Blé au Maghreb : le marché américain visé pour sécuriser des stocks

Confronté à des conditions météorologiques défavorables et à une baisse de la disponibilité sur ses circuits d’importation classiques, le Maroc revoit sa stratégie pour garantir l’accès à une ressource devenue de plus en plus stratégique : le blé. Le pays entend désormais diversifier davantage ses fournisseurs, avec un intérêt marqué pour les États-Unis et la région de la mer Noire.

Cette nouvelle orientation marque un tournant dans la politique céréalière du royaume. Traditionnellement tourné vers l’Europe et quelques partenaires historiques, Rabat commence à élargir son champ d’approvisionnement. Une approche jugée plus résiliente dans un contexte international instable où les chaînes d’approvisionnement sont mises à rude épreuve.

Le choix de regarder vers les États-Unis n’est pas anodin. Selon des données récentes du Département américain de l’Agriculture, l’Afrique du Nord concentre à elle seule environ 15 % des importations mondiales de blé. Cela place la région au cœur d’une forte compétition entre les grands pays exportateurs. Le Maroc, conscient de cette réalité, cherche à sécuriser ses achats en multipliant les options.

La mer Noire, avec des pays comme la Russie ou l’Ukraine, est également devenue une zone d’intérêt stratégique. Le Maroc pourrait y renforcer ses liens, d’autant plus que cette région est désormais perçue comme un acteur incontournable sur le marché international du blé.

Rabat ne se contente plus de réagir aux crises passées. Le pays veut anticiper. En diversifiant ses partenaires, en renforçant ses stocks de sécurité et en adaptant ses circuits logistiques, il se prépare à faire face aux fluctuations des marchés agricoles mondiaux. Cette approche préventive, plus pragmatique, témoigne d’un effort pour construire une filière céréalière plus stable.

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