Brésil : Lula dénonce le chantage de Trump

Depuis sa réélection à la présidence des États-Unis, Donald Trump multiplie les pressions commerciales sur ses partenaires étrangers. Fidèle à une méthode déjà observée lors de son premier mandat, il utilise l’arme tarifaire comme levier d’influence politique. Ces derniers mois, des hausses de droits de douane ont ciblé successivement l’Union européenne, la Chine et, plus récemment, le Brésil. Ce recours répété aux menaces économiques intervient dans un contexte où Washington cherche à redessiner les équilibres d’alliance en Amérique latine, parfois au prix de tensions diplomatiques ouvertes.

Des accusations croisées sur fond de tensions judiciaires

Au cœur du contentieux entre Donald Trump et Luiz Inácio Lula da Silva, la situation de Jair Bolsonaro, ancien président brésilien, mis en accusation pour tentative de coup d’État, cristallise les différends. Dans une lettre rendue publique via Truth Social, Trump exhorte Lula à mettre un terme aux poursuites contre Bolsonaro, évoquant une « chasse aux sorcières ». L’ex-dirigeant d’extrême droite, confronté à des réquisitions pouvant aller jusqu’à 40 ans de prison, demeure une figure controversée, tant au Brésil qu’à l’international.

Lula, lui, rejette toute interférence étrangère dans les affaires judiciaires de son pays. Lors d’un discours télévisé, il a critiqué avec virulence l’initiative américaine, fustigeant une tentative de « chantage inacceptable » à travers la menace d’une surtaxe de 50 % sur les exportations brésiliennes. Il a également condamné certains responsables politiques locaux qui, selon lui, relayent et soutiennent les pressions extérieures. « Le Brésil n’a qu’un seul propriétaire : le peuple brésilien », a-t-il affirmé, en référence aux divisions internes sur la posture à adopter face aux États-Unis.

Trump mise sur l’outil commercial pour peser politiquement

Les méthodes utilisées par Donald Trump ne sont pas nouvelles. En augmentant récemment les droits de douane sur l’acier, l’aluminium et les automobiles européens, il avait déjà réactivé une politique de confrontation économique. Le cas du Brésil, en revanche, se distingue par l’articulation directe entre menace commerciale et tentative d’influence sur un procès en cours. La douane devient ici un moyen de pression sur un pays tiers afin d’obtenir un infléchissement politique intérieur, sans passer par les canaux diplomatiques habituels.

Ce type d’approche fragilise les relations avec des partenaires historiquement stables. Le Brésil, première puissance économique d’Amérique du Sud, voit dans cette manœuvre un signal préoccupant quant à la fiabilité de son allié nord-américain. L’imposition éventuelle de nouvelles taxes pourrait affecter plusieurs secteurs clés de l’économie brésilienne, notamment les exportations agricoles et minières, dans un contexte où le pays cherche à stabiliser sa balance commerciale.

Vers un repositionnement diplomatique du Brésil ?

L’escalade verbale entre les deux chefs d’État révèle une divergence croissante sur les principes de souveraineté et de respect mutuel. Alors que les États-Unis renforcent leur posture unilatérale, Lula adopte un ton résolument affirmatif, rejetant toute tentative d’ingérence. Cette opposition pourrait accélérer la diversification diplomatique du Brésil, qui explore déjà d’autres alliances économiques avec des blocs tels que les BRICS ou l’Union africaine.

Les tensions avec Washington interviennent à un moment où Brasília tente de réaffirmer son autonomie stratégique. L’affaire Bolsonaro, désormais devenue un point de friction international, risque d’entraîner des répercussions sur les équilibres régionaux et les choix économiques du pays. Face à un Donald Trump qui entend façonner les rapports de force à coup de tarifs douaniers, Lula semble déterminé à défendre une ligne de fermeté, sans céder aux pressions externes.

5 réflexions au sujet de “Brésil : Lula dénonce le chantage de Trump”

  1. Les USA est l’emplacement sur terre où il y a ce qu’on appelle « GodHead ».
    Trump a détruit « GodHead » sur terre en commençant par détruire son propre pays.

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  2. Très bien Mr Lula. Bon courage pour la suite
    Et gardez bien le copain du cinglé en cage, surtout. Y a pas moyen de se tromper : tous ses copains sont des criminels.

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  3. Trump se proclame comme un « Empereur mondial » et considère le reste du monde comme ses sujets à qui il peut imposer sa volonté.
    Pour Trump: Ce que j’ai m’appartient, et ce que tu as m’appartient aussi, telle est la folle mentalité de Trump.

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  4. Trump menace le Brésil de 50% de droits de douanes si le procès Bolsonaro est maintenu.

    1. C’est le Congrès qui est en charge des droits de douanes. Le POTUS ne peut le faire qu’en cas de « menace imminente pour la sécurité des USA ». On peut douter que le procès Bolsonaro réponde à ce critère.

    2. Les sanctions financaires non approuvées par l’ONU et l’OMC sont illégales.

    3. Trump se pose en juge EN LIEU ET PLACE de juges brésiliens qui poursuivent un Brésilien, au Brésil.

    Ce n’est plus de l’ingérence, c’est de la démence. Ce type est un cinglé qui fout le b0rdel partout.
    Il y avait Mac Donald, il y a maintenant Mad Donald.
    Le Monde ira mieux quand ses dirigeants respecteront la LOI.

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