Face à une raréfaction inquiétante des ressources en eau, la région de Casablanca-Settat accélère la mise en œuvre d’un plan structurant reposant sur l’installation de mini-unités de traitement de l’eau. L’ambition est claire : garantir un accès pérenne à l’eau potable dans un contexte de forte vulnérabilité climatique.
Un maillage de 28 unités pour renforcer la résilience hydrique
Soutenu par le ministère de l’Intérieur et coordonné avec le Conseil régional, le programme en cours prévoit le déploiement de 28 stations monoblocs destinées à traiter l’eau de mer et les eaux saumâtres selon nos confrères du site le360. Ces infrastructures, conçues pour fonctionner de manière indépendante, visent une production annuelle globale estimée à 8 millions de mètres cubes.
Selon les autorités locales, plus de la moitié des installations sont déjà en service et le chantier a franchi le cap des 60 % d’avancement. Un investissement de 400 millions de dirhams a été mobilisé, illustrant l’engagement des pouvoirs publics face aux tensions grandissantes sur l’approvisionnement en eau.
Un dispositif modulaire pour une réponse rapide
Le choix d’un modèle « monobloc » permet une mise en place rapide, adaptée à la fois aux sites côtiers et aux zones intérieures alimentées par des nappes saumâtres. Chaque station fonctionne de manière semi-autonome, réduisant les délais d’installation et facilitant l’entretien dans des contextes géographiques variés.
Cette approche technique se distingue par sa capacité à répondre à une situation d’urgence tout en préparant une gestion plus durable de la ressource. En intégrant des solutions adaptées aux conditions locales, ces stations contribuent à diversifier les sources d’eau, un levier devenu essentiel face aux épisodes de sécheresse prolongée.
Une réponse locale à un enjeu régional
Le Maroc, à l’instar d’autres pays du Maghreb, doit faire face à une combinaison de facteurs aggravants : recul des précipitations, croissance démographique et pression urbaine sur les infrastructures. Dans ce contexte, le développement de technologies de dessalement et de déminéralisation apparaît comme une orientation stratégique.
Le projet mené à Casablanca-Settat pourrait ainsi servir de modèle reproductible à d’autres régions du royaume ou pays voisins. Il s’inscrit dans une série d’initiatives parallèles portant sur la réutilisation des eaux usées traitées ou la modernisation des réseaux de distribution, en vue de renforcer la sécurité hydrique à moyen et long terme.
Alors que les indicateurs climatiques confirment une tendance à l’aridification, la multiplication de ces mini-stations illustre une volonté d’anticipation des risques et de territorialisation des solutions. Une orientation pragmatique qui gagne du terrain dans la stratégie de gestion de l’eau au Maghreb.



