Les pays du Maghreb sont confrontés à des défis majeurs en matière d’approvisionnement en eau, en particulier pendant les périodes estivales où les températures atteignent régulièrement des niveaux élevés. Cette année, les villes côtières tunisiennes comme Tunis, Sfax et Sousse ne font pas exception à cette réalité climatique, avec des températures maximales comprises entre 36 et 38°C, ce qui augmente considérablement les besoins en eau des populations.
Cette situation climatique s’accompagne d’un manque de confiance envers l’eau du robinet. Les habitants se plaignent principalement du mauvais goût de l’eau distribuée par le réseau public, souvent décrite comme salée et fortement chlorée. Cette méfiance est telle que certains ministères des affaires étrangères, comme celui de Belgique, recommandent officiellement à leurs ressortissants d’éviter de consommer l’eau du robinet lors de leurs séjours.
Une eau potable, vraiment ?
Cette recommandation de la Belgique, par exemple, s’appuie sur certaines études menées, notamment celle de 2020, par l’Organisation tunisienne pour les droits économiques et sociaux. À l’époque, les taux de non-conformité bactériologique atteignaient 10,1 %. Face aux risques sanitaires, les citoyens tunisiens préfèrent donc se tourner vers des eaux propres, embouteillées donc.
Un record mondial préoccupant
La Tunisie occupe le quatrième rang mondial en matière de consommation d’eau embouteillée par habitant. Chaque Tunisien consomme en moyenne 244 litres d’eau en bouteille par an. Cette dépense constitue un fardeau financier considérable dans un contexte économique déjà difficile, et ce, malgré des prévisions de croissance à 2.1%.
Les familles les moins aisées sont celles qui souffrent le plus de ce déséquilibre. En effet, le budget eau devient de plus en plus élevé, impliquant des dépenses supplémentaires, qui pourraient être évitées à condition cependant d’avoir l’accès à une eau du robinet, propre et buvable.
Avec 30 unités de production réparties dans 13 gouvernorats, notamment concentrées à Kairouan, Zaghouan et Siliana, les producteurs prospèrent cependant; D’ailleurs, la situation est paradoxale. En effet, de plus en plus d’exploitation industrielle d’eau potable sont autorisées quant, dans le même temps, l’État prône la rationalisation de la consommation d’eau surtout dans les zones agricoles confrontées au stress hydrique.



