Depuis plusieurs années, les États européens ont renforcé le contrôle sur le regroupement familial, une procédure permettant à des proches de rejoindre un résident légal. Que ce soit en France, en Allemagne ou ailleurs, les conditions d’accès se durcissent pour limiter ces flux, reflétant une volonté de mieux gérer les mouvements migratoires liés à la réunification des familles.
La commission de l’Intérieur resserre les conditions financières
Le 9 juillet, la commission chargée des questions intérieures a donné son aval à une nouvelle législation belge qui élève les exigences économiques pour les demandeurs de regroupement familial. Dorénavant, la personne qui souhaite faire venir un proche doit justifier d’un revenu équivalant à 110 % du salaire minimum mensuel garanti, soit près de 2 323 euros. Ce seuil s’accroît de 10 % pour chaque membre familial additionnel, sans limite définie, une disposition qui a suscité des critiques venant notamment du Conseil d’État. Par ailleurs, l’âge requis pour faire une demande est relevé à 21 ans.
Des règles renforcées pour les personnes protégées
Les nouvelles mesures ne se limitent pas au volet économique. Elles affectent aussi les délais et conditions d’accès pour les réfugiés et les personnes bénéficiant d’une certaine protection. Le temps sans contraintes administratives pour le regroupement familial est réduit à six mois pour les réfugiés reconnus et totalement supprimé pour certains. Ce durcissement reflète une différenciation nette entre les catégories de protection, avec pour conséquence un accès plus difficile et plus long à la réunification pour certains profils.
Cette évolution risque d’allonger la séparation des familles et de compliquer leur installation durable en Belgique, en imposant des obstacles supplémentaires aux personnes protégées par le pays.
Un débat politique marqué par des divisions
Le projet a suscité des réactions contrastées au Parlement, avec un soutien marqué de la majorité gouvernementale et une opposition ferme de certains partis de gauche, tandis qu’un groupe s’est montré réservé, soulignant les divergences persistantes autour de ce dossier. Ce clivage témoigne d’une confrontation entre une approche axée sur le contrôle strict de l’immigration et celle qui plaide pour un traitement plus protecteur des droits des familles migrantes.
La controverse met en lumière la difficulté à trouver un juste équilibre entre des impératifs de régulation et la dimension humaine, sociale et familiale des migrations.
