Le secteur industriel d’un pays joue un rôle central dans sa transition économique. L’Algérie, traditionnellement dépendante des hydrocarbures, cherche à diversifier son économie en renforçant son tissu industriel. Cette volonté s’est intensifiée au fil des années, particulièrement à travers des réformes destinées à alléger la dépendance au pétrole et au gaz. À la lumière de ces transformations, la nouvelle politique industrielle qui prend forme ne vise pas seulement à stabiliser l’économie intérieure, mais aussi à positionner le pays comme un acteur compétitif sur les marchés internationaux.
Relance et modernisation des filières stratégiques
Le ministre de l’Industrie, M. Sifi Ghrieb, a récemment dévoilé une stratégie ambitieuse destinée à soutenir une nouvelle dynamique pour l’industrie algérienne. Lors de sa visite dans la wilaya d’Oran, il a souligné que le gouvernement souhaitait relancer des projets industriels phares, récupérés dans le cadre de la lutte contre la corruption, et moderniser les infrastructures existantes. Parmi les entreprises visitées, l’usine Ndiwi Meuble, leader dans la fabrication de meubles haut de gamme, a attiré l’attention. Non seulement cette entreprise couvre plus de 50% du marché national, mais elle se tourne désormais vers l’exportation, visant particulièrement l’Afrique et l’Europe. Ce pivot stratégique traduit la vision du gouvernement de développer une industrie tournée vers l’international tout en satisfaisant la demande locale. Le ministre a également encouragé l’entreprise à participer à des événements majeurs comme la Foire Commerciale IntraAfricaine, afin de promouvoir les produits « Made in Algeria« .
Vers une industrie circulaire et durable
Le gouvernement algérien mise sur une industrialisation structurée, axée sur la durabilité et l’intégration locale. La visite ministérielle s’est également concentrée sur des projets à caractère circulaire. L’usine Matur Fompak, spécialisée dans la production de sièges et accessoires automobiles, représente bien cette approche, car elle vise à intégrer davantage de matières premières locales. En outre, la nouvelle zone industrielle de Hassi Ben Okba témoigne d’une volonté d’encourager la production durable, avec le groupe Général Emballage qui a inauguré une unité de production de papier et carton. Déjà 10% de sa production est exportée, illustrant ainsi l’ambition de faire de l’Algérie un hub industriel respectueux de l’environnement. La volonté de l’État est d’accompagner ces initiatives en développant une industrie circulaire, particulièrement à travers des projets de recyclage et de fabrication de matières premières.
L’avenir de l’industrie : un modèle diversifié et compétitif
Les ambitions de l’Algérie pour son secteur industriel ne se limitent pas à l’exportation de produits finis. Le gouvernement mise également sur la création de pôles industriels spécialisés dans des secteurs clés, tels que le cuir et les chaussures à Médéa, le textile et les vêtements à Relizane, et la fabrication de pièces de rechange à Oran. Ces initiatives sont soutenues par des incitations fiscales et une simplification administrative, des efforts visant à attirer des investisseurs étrangers et à multiplier les exportations hors hydrocarbures. Ce développement permettra de bâtir un tissu industriel homogène et diversifié, capable de satisfaire les besoins internes tout en répondant aux exigences des marchés internationaux.



