L’administration Trump poursuit sa stratégie commerciale agressive, frappant d’abord l’Afrique du Sud avec un droit de douane supplémentaire de 25 % sur les véhicules importés en avril 2025. Cette mesure, concentrée sur le secteur automobile, a déjà provoqué un choc majeur. Mais à partir du 1er août 2025, un nouveau taux de 30 % s’appliquera à toutes les exportations sud-africaines vers les États-Unis, étendant considérablement la portée des sanctions. Pour Pretoria, la menace dépasse désormais les seuls enjeux commerciaux : elle menace aussi la stabilité sociale et la santé de ses industries clés.
L’automobile, moteur en panne
Longtemps considérée comme une vitrine de l’industrialisation sud-africaine, l’industrie automobile se retrouve désormais en position de vulnérabilité. Depuis la mise en place des premières barrières tarifaires américaines, les expéditions de véhicules vers les États-Unis ont connu une chute brutale. Entre avril et mai 2025, les exportations de voitures fabriquées en Afrique du Sud vers les États-Unis ont diminué de 80 %, tandis que la baisse sur le premier trimestre atteint 73 %. Ces chiffres ont été communiqués par Mikel Mabasa, directeur général de l’association professionnelle des constructeurs automobiles, le 15 juillet.
L’alerte est claire : les tensions actuelles risquent de dégénérer en une crise sociale. Si les lignes d’assemblage ralentissent, ce sont des milliers d’emplois directs et indirects qui pourraient être menacés. De nombreuses familles dépendent des revenus générés par cette filière, devenue l’un des principaux leviers d’exportation pour le pays.
Des effets immédiats sur l’économie réelle
Au-delà du choc sectoriel, les nouvelles taxes américaines affectent directement la dynamique économique du pays. Moins d’exportations signifie moins d’activité dans les ports, une baisse des recettes fiscales, et un recul de la demande locale dans les régions industrielles. La chaîne logistique, qui inclut transporteurs, fournisseurs de pièces détachées et prestataires de services, commence à ressentir les contrecoups de la baisse de régime.
La monnaie sud-africaine est déjà sous pression, tandis que les autorités financières s’inquiètent de l’impact de ces perturbations sur la croissance. Les syndicats, eux, s’organisent face à la menace de licenciements et exigent une réaction rapide du gouvernement. Le spectre de mouvements sociaux s’ajoute donc à une conjoncture déjà tendue.
Une politique commerciale punitive à portée globale
Ce tournant montre une approche américaine qui bouleverse les rapports commerciaux traditionnels. Dans sa volonté de rééquilibrer les échanges au profit des États-Unis, l’exécutif de Trump n’hésite pas à s’en prendre à des pays partenaires, y compris ceux qui ne figurent pas parmi ses principaux concurrents. L’Afrique du Sud, prise dans cette logique, devient un dommage collatéral d’une politique de confrontation commerciale assumée.
Si les autorités sud-africaines dénoncent les conséquences de ces décisions, leur marge de manœuvre reste étroite. Engager un bras de fer diplomatique face à Washington s’annonce délicat, d’autant que les effets économiques sont déjà mesurables. La situation actuelle pose donc une question centrale : comment préserver les intérêts nationaux dans un environnement international de plus en plus imprévisible ? Pour l’Afrique du Sud, ce défi se conjugue avec l’urgence d’amortir le choc social à venir.




C’est ce qui se passe lorsque votre economy est exogène, ignorant le marche intérieur Africain de plus d’un milliard de gens, pour se concentrer sur un pays étranger de 300 millions de personnes.
BMW, Ford, Toyota, Volkswagen … ce sont des entreprises étrangères qui assemblent. Les stratégies de vente sont décidées en Allemagne ou au Japon !
Est-ce l’état SudAf’ a quelque chose à dire là-dedans ???