La contrebande de carburant continue de poser un défi de taille à plusieurs pays producteurs, notamment ceux où le carburant est fortement subventionné. L’Iran, qui fait face à ce fléau depuis des années, a récemment intercepté un navire étranger suspecté de transporter une importante cargaison illicite dans les eaux stratégiques du golfe d’Oman.
Un pétrolier intercepté avec deux millions de litres
Les autorités iraniennes ont annoncé la saisie d’un pétrolier étranger après avoir détecté des irrégularités dans les documents relatifs à sa cargaison. Les papiers présentés à l’inspection se sont révélés incomplets, ce qui a conduit à l’interception du navire par les forces locales. Selon les informations relayées par Mojtaba Ghahremani, chef du pouvoir judiciaire dans la province de Hormozgan, le bâtiment transportait près de deux millions de litres de carburant soupçonné d’être destiné à la contrebande.
Dix-sept personnes, dont le capitaine et des membres de l’équipage, ont été interpellées. Leur nationalité n’a pas été précisée, mais toutes sont actuellement détenues dans le cadre de l’enquête en cours. Des examens de laboratoire et des vérifications approfondies sont en cours pour établir la nature exacte de la cargaison et son origine.
Des précédents similaires dans les eaux iraniennes
Cette saisie rappelle une autre opération menée il y a quelques mois par les Gardiens de la révolution. Deux navires battant pavillon tanzanien — le Sea Ranger et le Salama — avaient alors été appréhendés alors qu’ils transportaient environ 1,5 million de litres de diesel dans le Golfe. Les pétroliers avaient été conduits au port de Bouchehr pour des procédures judiciaires, et leurs 25 membres d’équipage — tous étrangers — mis à disposition des autorités compétentes.
Le phénomène n’est pas marginal. Le carburant iranien, vendu à bas prix sur le marché intérieur grâce aux subventions publiques, alimente un réseau parallèle de distribution qui s’étend bien au-delà des frontières du pays. Les voies maritimes, malgré les dispositifs de surveillance, restent vulnérables à ce type de trafic, souvent orchestré par des groupes transnationaux cherchant à tirer profit des écarts de prix régionaux.
Une vigilance renforcée dans un contexte économique tendu
La multiplication des interceptions témoigne d’un durcissement des contrôles iraniens, dans un contexte où chaque litre de carburant détourné représente une perte directe pour l’économie nationale. Pour Mojtaba Ghahremani, les interpellations doivent envoyer un signal clair à ceux qui tentent de contourner les règles.
L’Iran, soumis à de lourdes sanctions économiques, doit composer avec un marché intérieur fragile et des incitations fortes à la contrebande. Les saisies de carburant illégal ne traduisent pas seulement une volonté de préserver les ressources, elles visent aussi à protéger un système économique mis sous pression. Le contrôle des frontières maritimes devient dès lors une priorité stratégique, tant pour des raisons économiques que sécuritaires.
