Maghreb : la Suisse alerte ses voyageurs après un drame

Les alertes aux voyageurs ne se limitent plus aux tensions géopolitiques ou aux catastrophes naturelles. La Suisse vient de le rappeler en mettant à jour ses recommandations pour les séjours au Maroc, cette fois pour un motif sanitaire. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) appelle à la prudence face au risque de rage, après la mort d’une touriste mordue par un chien errant à Taghazout, dans la région d’Agadir. Ce drame souligne un danger souvent sous-estimé par les voyageurs en quête d’authenticité ou de proximité avec la faune locale.

Le cas remonte à fin juin. La victime, une ressortissante suisse en vacances, s’était approchée d’un chien errant avec qui elle avait interagi avant d’être mordue. La blessure, jugée légère, avait été traitée sur place, avec nettoyage, désinfection, et administration d’un vaccin post-exposition. Malgré cette prise en charge initiale, l’évolution de l’état de santé a conduit au décès de la patiente, montrant combien les apparences peuvent être trompeuses lorsqu’il s’agit de morsures animales et de maladies virales.

Une menace encore bien présente

Le DFAE avertit désormais explicitement ses ressortissants : rester à distance des animaux errants, ne pas les nourrir ni les approcher, même en cas de comportement amical. L’institution souligne que plusieurs décès dus à la rage ont été recensés après des morsures de chiens au Maroc, preuve que la menace persiste. Cette alerte officielle traduit une volonté d’anticipation, dans un pays qui reste une destination prisée, notamment sur les côtes atlantiques.

La rage, bien qu’éradiquée dans plusieurs pays occidentaux, circule encore dans certaines régions du globe, dont l’Afrique du Nord. Sa progression peut rester asymptomatique durant des jours, voire des semaines, avant de provoquer des troubles neurologiques souvent fatals. L’efficacité du traitement dépend de la rapidité et de la rigueur de la réponse médicale, mais aussi du contexte dans lequel il est administré.

Une responsabilité partagée

L’alerte suisse dépasse le cadre individuel. Elle interpelle également sur la gestion des animaux errants dans les zones touristiques, où la cohabitation entre population locale, visiteurs et animaux non encadrés devient problématique. Le cas de Taghazout, station balnéaire en pleine expansion, questionne les dispositifs mis en place pour prévenir ce type de situation. Au-delà de la sensibilisation des touristes, des efforts structurels semblent nécessaires, comme des campagnes de stérilisation, de vaccination, ou d’enlèvement d’animaux non suivis.

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