Le classement international 2025 de l’Academic Development Index, qui évalue l’impact et la qualité de la production scientifique à travers le monde, a consacré la présence de quatre chercheurs issus du Maroc parmi les 200 meilleurs scientifiques mondiaux. Ce signal fort témoigne de l’émergence progressive du pays en matière de recherche de haut niveau, dans des disciplines stratégiques allant de la physique nucléaire à l’agriculture durable.
Des trajectoires marocaines qui rayonnent à l’international
En tête de la délégation marocaine, Abdesalam Hamada, affilié à l’Université Hassan II de Casablanca, se distingue en accédant à la 40ᵉ place mondiale. Son expertise en recherche nucléaire, nourrie notamment par sa collaboration avec le CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), lui vaut cette reconnaissance au plus haut niveau scientifique.
Le second chercheur marocain classé, Idris Ben Shakroun, figure à la 131ᵉ position. Il est suivi par Farida El Fassi, classée 169ᵉ, première femme marocaine à intégrer ce cercle restreint. À la 182ᵉ place, on retrouve Raja Cherkaoui El Moursli, physicienne nucléaire reconnue, enseignante à l’Université Mohammed V de Rabat et figure respectée dans la communauté académique.
Une présence marocaine consolidée dans les domaines scientifiques clés
Au-delà de ces quatre personnalités figurant dans le classement mondial, six autres scientifiques marocains se hissent dans le top 10 national, tous issus de domaines scientifiques à fort enjeu : électrochimie, physique nucléaire, chimie appliquée et agriculture durable. Ces profils incarnent la diversité des expertises mobilisées par le Maroc pour renforcer son empreinte scientifique.
L’Academic Development Index s’appuie sur des critères tels que le volume de publications scientifiques évaluées par les pairs, le taux de citations, la participation à des projets de recherche internationaux et l’impact direct sur les problématiques sociétales. Cette méthodologie permet d’identifier les chercheurs dont les travaux façonnent les connaissances dans leur discipline, au-delà de simples performances quantitatives.
L’effet cumulé des politiques publiques et des coopérations internationales
Cette percée de la recherche marocaine ne relève pas du hasard. Elle s’inscrit dans une dynamique nourrie par les investissements croissants de l’État dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. Le soutien aux centres universitaires, l’accompagnement des publications et l’ouverture sur les partenariats internationaux – notamment avec des institutions comme le CERN, l’UNESCO ou encore l’Agence universitaire de la Francophonie – ont contribué à structurer un écosystème plus compétitif.
Par ailleurs, la reconnaissance de ces chercheurs coïncide avec la stratégie de positionnement scientifique du Maroc sur l’échiquier africain et euro-méditerranéen. En renforçant son rôle d’acteur régional dans les domaines de la technologie, de l’énergie et de l’agro-science, le pays capitalise sur ses talents pour répondre aux défis contemporains, du changement climatique à la souveraineté technologique.
Une dynamique porteuse pour la jeunesse scientifique du pays
La visibilité acquise par ces figures marocaines peut également jouer un rôle d’inspiration pour les jeunes chercheurs en formation. À l’heure où les enjeux de recherche sont de plus en plus globaux et interdisciplinaires, les parcours de Hamada, El Fassi ou El Moursli incarnent la possibilité d’un ancrage local couplé à une reconnaissance internationale.
Dans un contexte où l’Afrique renforce progressivement sa voix dans les sphères scientifiques mondiales, cette percée marocaine alimente une dynamique régionale qui dépasse les frontières. Elle confirme l’importance de politiques de recherche structurées, soutenues et connectées à l’écosystème mondial de l’innovation.



