Maroc : augmentation drastique du blé russe importé, voici pourquoi

Depuis le début de l’année, Le Maroc enclenche divers mécanismes pour adapter sa stratégie d’approvisionnement en blé. D’après les données récentes de Rusagrotrans, plateforme russe spécialisée dans le commerce des céréales, le Royaume a importé près de 1,113 million de tonnes de blé russe au cours de la campagne actuelle, clôturée fin juin. Ce chiffre marque une nette progression par rapport à la saison précédente, avec une hausse de plus de 100 %.

Cette orientation n’est pas le fruit du hasard. Le Maroc, confronté ces dernières années à des sécheresses successives, voit sa production nationale de céréales fortement perturbée. Le recours au blé russe, disponible en grandes quantités et à des prix compétitifs, apparaît comme une réponse pragmatique aux aléas climatiques internes et aux incertitudes du marché mondial.

En optant pour une source d’importation alternative, Rabat cherche à préserver la stabilité de son marché intérieur. Cette démarche s’inscrit dans une politique plus large de diversification des partenaires agricoles, afin de limiter la dépendance à quelques fournisseurs traditionnels.

Le choix du blé russe répond aussi à un impératif économique. Dans un contexte de fluctuation des cours mondiaux, la Russie reste l’un des rares pays à proposer des volumes importants à des tarifs avantageux. Ce positionnement attire logiquement les pays importateurs soucieux d’équilibrer leurs comptes tout en garantissant l’approvisionnement.

Le Maroc rejoint ainsi le cercle des États qui misent de plus en plus sur les exportations céréalières russes. Cette nouvelle configuration du commerce agricole reflète aussi un glissement des équilibres géoéconomiques, alors que l’Afrique du Nord revoit ses priorités en matière de sécurité alimentaire.

Dans un avenir proche, il est probable que cette tendance se poursuive, d’autant que les projections climatiques au Maghreb annoncent une persistance des périodes de stress hydrique. Le Maroc, conscient de ces défis, ajuste donc ses leviers pour anticiper d’éventuelles pénuries et maintenir la paix sociale liée à l’accès aux denrées de base.

Laisser un commentaire