L’Afrique, qui abrite près d’un tiers des réserves mondiales de minéraux essentiels à la transition énergétique, concentre aujourd’hui l’attention des plus grandes puissances économiques. Ce potentiel, déjà convoité depuis des années par la Chine, attire de nouveaux acteurs déterminés à s’y faire une place. Parmi eux, l’Inde avance ses pions avec méthode pour réduire l’influence chinoise dans ce domaine stratégique.
Ces dernières semaines, New Delhi a multiplié les initiatives. La compagnie minière publique NMDC a ouvert un centre stratégique chargé de coordonner l’expansion internationale du pays, en mettant l’accent sur l’approvisionnement en minéraux critiques en provenance d’Afrique. Ce dispositif doit renforcer la capacité indienne à sécuriser des ressources comme le cuivre, le cobalt, le lithium et les terres rares, indispensables à la fabrication de batteries, d’équipements électroniques et d’infrastructures renouvelables.
D’après les informations relayées par l’agence Reuters, des équipes de géologues indiens ont déjà été déployées en Zambie pour détecter de bons filons. Leur mission consiste à conduire pendant trois ans une vaste campagne d’exploration des gisements de cuivre et de cobalt. Ces matériaux figurent parmi les plus recherchés par les industries technologiques et automobiles.
D’autres pays africains suscitent également l’intérêt de l’Inde. Le Premier ministre Narendra Modi prévoit une tournée diplomatique qui devrait le conduire au Ghana et en Namibie, deux États réputés pour leurs réserves stratégiques. Des discussions sont déjà engagées avec leurs autorités respectives afin de conclure des partenariats dans l’exploration et l’exploitation des ressources minières.
La Chine, qui s’est imposée ces dernières années comme un acteur incontournable de la filière des métaux critiques en Afrique, voit donc émerger un concurrent sérieux. Pour Pékin, ce repositionnement indien représente un signal qu’il faudra surveiller, notamment dans les zones où ses entreprises ont investi massivement.



