Énergie au Maghreb : une alliance renforcée avec l’Arabie saoudite

Nicholas Doherty - Unsplash

Depuis plusieurs années, l’Arabie saoudite multiplie les initiatives pour ancrer sa présence économique en Afrique du Nord. Avec le Maghreb, elle cherche à bâtir des relations solides qui dépassent les simples échanges commerciaux. En misant sur l’énergie, les ressources naturelles et les technologies de demain, le royaume entend forger des partenariats durables dans une région stratégique. L’Algérie, qui dispose d’un riche sous-sol, d’un potentiel énergétique considérable et d’une volonté affirmée de modernisation, s’affirme comme un partenaire de choix.

Des priorités renouvelées autour de l’énergie

Le mardi 1ᵉʳ juillet 2025, une rencontre a eu lieu à Alger entre Mohamed Arkab, ministre algérien de l’Énergie et des Mines, et l’ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite, Abdallah Ben Nasser Al-Bassiri. La réunion, à laquelle a également participé Noureddine Yassa, secrétaire d’État chargé des Énergies renouvelables, a permis de passer en revue une série de pistes de collaboration, allant bien au-delà des classiques hydrocarbures.

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Les deux parties ont accordé une attention particulière à la valorisation des ressources minières, domaine que l’Algérie souhaite développer pour réduire sa dépendance aux exportations pétrolières. Le royaume saoudien, qui mène lui aussi une politique de diversification économique, s’intéresse à ce secteur pour sécuriser l’accès à des matières premières essentielles aux technologies vertes. Des projets conjoints pourraient ainsi émerger dans l’extraction et le traitement de minéraux stratégiques.

Hydrogène, électricité et dessalement : les nouveaux terrains d’entente

Le volet énergétique ne se limite plus aux gisements d’hydrocarbures. Alger et Riyad misent aujourd’hui sur des solutions alternatives et complémentaires. Parmi elles, la production d’hydrogène vert attire l’attention des deux pays. L’Algérie, grâce à ses vastes espaces ensoleillés, dispose d’atouts naturels pour accueillir de futures installations. L’Arabie saoudite, de son côté, propose son savoir-faire technique et ses moyens d’investissement pour donner corps à ce potentiel.

Autre axe de convergence : le dessalement de l’eau de mer. Face à la pression croissante sur les ressources en eau, les autorités algériennes examinent les possibilités d’adapter les technologies saoudiennes déjà déployées à grande échelle dans la péninsule arabique. Ce partenariat pourrait aussi faciliter la sécurisation de l’eau nécessaire à certaines filières énergétiques, dont l’hydrogène.

Dans le même temps, les discussions ont abordé la transformation du secteur électrique. Le renforcement des capacités de production, la modernisation des réseaux et l’intégration progressive des énergies renouvelables sont autant de chantiers dans lesquels les entreprises saoudiennes pourraient jouer un rôle, en collaboration avec les structures publiques et privées algériennes.

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Une coopération à géométrie multiple

Loin de se limiter à un dialogue de principe, cette rencontre traduit une volonté de traduire les intentions politiques en projets économiques concrets. En diversifiant les champs de coopération, les deux pays cherchent à construire une relation équilibrée, reposant sur la complémentarité de leurs ressources, de leurs expertises et de leurs ambitions régionales.

Pour Alger, cette ouverture offre l’opportunité de capter de nouveaux investissements et d’accélérer sa transition énergétique. Pour Riyad, elle permet d’élargir son influence dans une région voisine, tout en donnant une portée internationale à sa stratégie de développement économique et technologique.

La réunion marque une étape de plus dans la redéfinition des relations énergétiques entre l’Algérie et l’Arabie saoudite. En explorant des terrains nouveaux et en réorganisant leurs priorités autour de projets à haute valeur stratégique, les deux pays tracent les contours d’un partenariat en mutation. S’ils parviennent à concrétiser les échanges engagés, Alger et Riyad pourraient s’imposer ensemble comme des pôles de référence dans le paysage énergétique régional.

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