Microfinance au Bénin : les institutions à l’école de la réforme

Ce mercredi 16 juillet 2025 au Chant d’Oiseau à Cotonou, des représentants d’Institutions de Microfinance ont pris part à un atelier technique de haut niveau organisé par l’Agence Nationale de Surveillance des Systèmes Financiers Décentralisés (ANSSFD), en partenariat avec l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés. L’objectif affiché : éclairer les zones d’ombre que soulève la récente réforme législative du secteur.

La rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre progressive de la loi n°2025-14, adoptée le 25 juin 2025 par le Parlement et promulguée le 2 juillet suivant par le Chef de l’État. Cette loi, qui remplace le cadre réglementaire antérieur, modifie en profondeur le visage de la microfinance au Bénin. Désormais, les Systèmes Financiers Décentralisés deviennent des Institutions de Microfinance (IMF), et se voient imposer de nouvelles obligations en matière de gouvernance, de capital social, de transparence et de protection des clients.

Face aux nombreuses interrogations soulevées, notamment sur les modalités concrètes de mise en conformité, les IMF se veulent prudentes. « Nous nous posons encore beaucoup de questions, parce que nous sommes encore dans le flou, malgré les sensibilisations et les informations que nous recevons », a confié Alain Dote, vice-président du Consortium Alafia.

Le directeur général de l’ANSSFD, Philippe Dahoui, a tenu à rappeler que l’atelier ne visait pas encore une vulgarisation de la loi, mais bien une réflexion stratégique préparatoire. Selon lui, chaque IMF devra construire une feuille de route adaptée pour franchir cette étape majeure. « Chaque institution devrait disposer d’une stratégie claire. Par exemple, dois-je modifier mes statuts, dissoudre l’association pour créer une Société anonyme ? », a-t-il lancé, insistant sur l’importance d’un accompagnement technique par des experts du secteur.

Pour illustrer la complexité des démarches, le responsable a pris une image évocatrice : « C’est comme un candidat admis au bac qui veut changer de nom à l’état civil. Il y a des démarches précises. » Au fil des échanges, l’ANSSFD a apporté des précisions sur les dispositifs d’accompagnement déjà en cours : études sur les cycles de préparation, élaboration concertée d’un guide de conformité, outils de cartographie des risques, et mécanismes d’affiliation. Les participants ont pu exprimer leurs préoccupations, souvent d’ordre technique, dans un climat d’écoute et de pédagogie.

En toile de fond, la réforme entend renforcer durablement le cadre institutionnel et juridique de la microfinance au Bénin. En plus d’imposer un conseil d’administration dans chaque IMF, elle introduit la finance islamique, clarifie le rôle des autorités de tutelle, améliore la proportionnalité réglementaire, et renforce la protection des coopérateurs et clients.

2 réflexions au sujet de “Microfinance au Bénin : les institutions à l’école de la réforme”

  1. Toute ce qui est dit maintenant, c’est non seulement qui t’intéresse? Et le fond du sujet en lui-même? Il y a beaucoup de zones d’ombre que mêmes les professionnels du secteur ne maîtrisent pas. On veut alors des clarifications, care le flou demeure. “Face aux nombreuses interrogations soulevées, notamment sur les modalités concrètes de mise en conformité, les IMF se veulent prudentes. « Nous nous posons encore beaucoup de questions, parce que nous sommes encore dans le flou, malgré les sensibilisations et les informations que nous recevons », a confié Alain Dote, vice-président du Consortium Alafia.
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