Le secteur numérique mondial s’apprête à connaître une transformation profonde d’ici 2030, et l’Afrique veut y jouer un rôle majeur. D’après l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie, le segment des services cloud et des centres de données représente une manne estimée à 622 milliards de dollars. Pour les entreprises du continent, c’est un enjeu stratégique qui pourrait contribuer à stimuler la croissance et moderniser les économies locales.
Des acteurs africains prennent déjà position. Au Nigeria, l’opérateur MTN a récemment mis en service un centre de données conçu pour accompagner la transition numérique des entreprises. Cette initiative illustre la volonté de rattraper le retard accumulé en matière d’infrastructures technologiques. Jusqu’à présent, l’Afrique dépendait en grande partie de services hébergés à l’étranger, avec des coûts élevés et une souveraineté numérique limitée.
La dynamique actuelle vise à créer un écosystème local capable de soutenir la demande croissante en stockage et traitement de données. D’autres opérateurs et investisseurs s’organisent pour proposer des solutions cloud adaptées aux réalités africaines, qu’il s’agisse de petites entreprises ou de grands groupes cherchant à digitaliser leurs activités.
En parallèle, plusieurs pays multiplient les mesures d’accompagnement pour attirer des investissements dans ce secteur, en misant sur la formation et le développement d’infrastructures énergétiques fiables, essentielles au fonctionnement des data centers.
Le potentiel est immense. La jeunesse démographique, l’adoption rapide du mobile et l’essor du e-commerce sont autant de facteurs qui créent une base solide. Pour l’Afrique, capter une part de ce marché n’est pas seulement une ambition économique. C’est une étape décisive vers plus d’autonomie technologique et une meilleure compétitivité globale.


