La France a récemment franchi une étape symbolique en annonçant qu’elle reconnaîtra un État palestinien lors de l’Assemblée générale des Nations unies prévue en septembre. Cette décision a eu un effet d’entraînement immédiat sur ses partenaires occidentaux, en particulier le Royaume-Uni, dont le Premier ministre Keir Starmer a à son tour exprimé l’intention de suivre cette voie, tout en posant des conditions strictes à cette reconnaissance.
Une initiative liée au blocage diplomatique
Le chef du gouvernement britannique a réuni son cabinet de manière exceptionnelle afin d’examiner l’opportunité de reconnaître officiellement l’État palestinien. Estimant que l’absence de solution durable et l’aggravation du conflit à Gaza affaiblissent la viabilité du scénario à deux États, il a jugé que la reconnaissance britannique pouvait désormais constituer un levier pour faire bouger les lignes.
Londres pourrait ainsi acter cette reconnaissance lors du sommet onusien de septembre, à moins que Israël ne prenne, d’ici là, des mesures jugées décisives : acceptation d’un cessez-le-feu, autorisation de l’accès humanitaire par les agences des Nations unies, et engagement clair à stopper toute avancée vers l’annexion de territoires en Cisjordanie.
Le poids croissant des reconnaissances internationales
À ce jour, plus de 140 pays membres de l’ONU ont accordé leur reconnaissance à la Palestine depuis sa proclamation par l’Organisation de libération de la Palestine en 1988. Si cette reconnaissance était jusqu’alors essentiellement portée par les pays du Sud, le choix de la France, première puissance du G7 à faire ce geste, rebat les cartes. L’annonce britannique reflète une reconfiguration des positions dans le monde occidental, longtemps attaché à une solution par la négociation avant toute reconnaissance formelle.
La dynamique actuelle s’inscrit dans un contexte d’urgence humanitaire persistante à Gaza, et de blocage prolongé du processus de paix. Certains gouvernements estiment désormais qu’une reconnaissance peut contribuer à redonner un cadre politique au conflit, à condition qu’elle ne soit pas détachée d’exigences concrètes sur le terrain.
Une pression croissante sur Israël
En adoptant une position conditionnelle, le Royaume-Uni cherche à combiner engagement politique et incitation diplomatique. Le message envoyé à Israël est clair : sans changement de cap, une reconnaissance britannique viendra s’ajouter à celle de la France, renforçant ainsi la légitimité internationale des revendications palestiniennes.
Les mois à venir seront décisifs. D’ici septembre, les efforts diplomatiques menés par les principales capitales occidentales pourraient faire évoluer les paramètres du dossier israélo-palestinien, à un moment où la question du statut de la Palestine revient au cœur des débats multilatéraux.



