Sénégal : Le Plan de Redressement adopté en conseil des ministres

Moins d’un mois après l’annonce de son élaboration, le Plan de redressement national a été officiellement validé ce mercredi en Conseil des ministres. Le Premier ministre Ousmane Sonko, qui avait évoqué ce chantier dès le 30 juin à son retour de Pékin, a désormais obtenu l’aval du gouvernement pour enclencher un processus de transformation économique de grande envergure. Le document, qualifié de stratégique, sera rendu public dans son intégralité ce vendredi, mais les grandes lignes laissent déjà entrevoir une volonté d’affronter les fragilités de l’économie sénégalaise à bras-le-corps.

Une trajectoire fondée sur la rigueur, la relance et les services essentiels

Le Plan repose sur trois piliers centraux : l’assainissement des finances publiques, le renforcement de la production locale et l’amélioration des services sociaux. Cette triple orientation traduit une tentative d’endiguer à la fois les effets d’un endettement prolongé, une dépendance excessive aux importations, et les inégalités persistantes dans l’accès à la santé, à l’éducation ou à l’eau potable. L’approche privilégie des mécanismes d’ajustement internes plutôt que des interventions extérieures, dans une optique d’autonomie économique assumée.

Il s’agit aussi d’un pari sur le réarmement de l’appareil productif national : encourager les secteurs à forte valeur ajoutée, appuyer les initiatives agricoles, et mobiliser les outils fiscaux pour diriger l’investissement vers les filières locales. Le Premier ministre a formulé un message clair : l’État doit non seulement équilibrer ses comptes, mais aussi jouer un rôle actif dans la création de richesses.

Une feuille de route politique autant qu’économique

Au-delà de son contenu technique, ce plan est aussi un marqueur politique fort. Le président Bassirou Diomaye Faye l’a salué comme un levier d’« espoir pour les citoyens » et un instrument de changement dans la manière même de gouverner. L’invitation faite à chaque ministre de « s’approprier » les objectifs du plan marque un changement de ton dans la gestion gouvernementale : la cohésion ne sera plus seulement une posture, mais une exigence d’efficacité.

Ce programme arrive dans un moment de transition, où les attentes sociales sont élevées et les marges de manœuvre budgétaires contraintes. Il s’annonce donc comme un test à la fois économique et institutionnel. À quelques heures de sa publication officielle, le document est déjà perçu comme le socle d’un nouveau cycle : celui d’une gouvernance confrontée à ses promesses, et d’un pays qui cherche à redresser sa trajectoire en assumant ses propres choix.

Laisser un commentaire