Sénégal : Le TAS sauve de justesse le choc Siteu Balla Gaye2

Le combat annoncé entre Siteu et Balla Gaye 2 aurait pu s’éteindre avant même de débuter. À quelques jours de l’affrontement prévu le 20 juillet, le lutteur de Lansar faisait face à une suspension de deux ans, prononcée par l’Organisation Régionale Antidopage Afrique Zone II & III. Ce couperet, tombé fin juin, menaçait non seulement ce choc, mais aussi l’avenir immédiat du jeune espoir. Pourtant, contre toute attente, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), saisi en urgence, a renversé la vapeur.

Par une ordonnance rendue publique le 14 juillet, le TAS a suspendu temporairement l’exécution de la sanction, autorisant Siteu à concourir en attendant que l’affaire soit tranchée sur le fond. Ce sursis inespéré intervient dans un contexte de grande fébrilité : aucun face-à-face entre les deux lutteurs n’avait encore eu lieu, les spéculations allaient bon train sur une possible annulation, et les promoteurs se retrouvaient dans une situation délicate, entre pression logistique et engagement vis-à-vis du public. La décision du TAS agit ici comme un dernier sifflet de rappel avant la fermeture des portes.

Entre jurisprudence inédite et tension sous-jacente

Ce rebondissement crée un précédent dans l’univers de la lutte sénégalaise. Jamais un recours en arbitrage international n’avait suspendu une sanction antidopage dans ce sport local. Le geste de Siteu – contester l’interdiction à Lausanne – démontre une nouvelle stratégie de défense chez les athlètes, en rupture avec les approches plus fatalistes du passé. Il faut dire que les enjeux sont énormes : financièrement, symboliquement et sportivement.

Mais la situation reste fragile. Le TAS n’a pas encore statué sur le fond. Si la suspension initiale est confirmée dans les prochains mois, Siteu pourrait être écarté des arènes jusqu’en 2027. Autrement dit, ce combat pourrait être son dernier avant un long tunnel. Cela donne au duel une intensité supplémentaire, presque tragique, comme un dernier acte dont l’issue pourrait tout redéfinir. Et en face, Balla Gaye 2 ne vient pas pour servir de tremplin à une revanche judiciaire. Il revient sur le sable avec une réputation à défendre et une légitimité à reconquérir après une période d’irrégularité.

Une affiche relancée, une arène sous tension

Pour les fans, la confirmation du combat résonne comme un soulagement. Les billets sont vendus, les affiches placardées, et le suspense monte à mesure que le 20 juillet approche. Albourakh Events, l’organisateur, peut respirer : l’affiche est maintenue, l’arène de l’arène nationale sera comble, et le duel tiendra ses promesses… du moins, sur le plan sportif. Car en dehors du sable, un autre match reste en cours, celui des procédures, des verdicts et des règlements.

En relançant le choc tant attendu, le TAS ne lève pas seulement une suspension ; il interroge toute la régulation disciplinaire de la lutte sénégalaise, longtemps gérée entre coulisses et clins d’œil. Cette fois, un tribunal étranger a dit non à une décision locale. Cela pourrait bousculer les pratiques, obliger les autorités à formaliser davantage les processus, et offrir aux lutteurs des recours crédibles au-delà des commissions internes.

Le combat entre Siteu et Balla Gaye 2 aura donc lieu. Mais dans l’arène invisible de la crédibilité sportive, une autre bataille a déjà commencé. Et celle-là pourrait transformer durablement les règles du jeu.

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