Sénégal : Les Lionnes en quarts malgré leur deuxième défaite

Plongé dans un groupe à haute intensité avec le Maroc, la Zambie et la RD Congo, le Sénégal savait que chaque match de cette phase de groupes exigerait rigueur, réalisme et nerf solide. Après avoir atteint les quarts de finale en 2022, les Lionnes de la Téranga affichaient l’objectif clair de faire mieux cette année. Classées 81ᵉ au classement FIFA en juin dernier, elles ne faisaient pas partie des grandes favorites, mais leur progression lors des dernières éditions leur permettait de nourrir l’espoir d’un nouveau palier franchi.

Leur entrée dans la compétition face à la RD Congo a été spectaculaire. Avec un score net de 4 à 0, elles ont rapidement pris la tête du groupe A. Ce résultat, au-delà du score, a renforcé la confiance d’un groupe qui a su combiner puissance physique et verticalité dans le jeu. Pourtant, les rencontres suivantes allaient leur rappeler combien la compétition est exigeante : face à une équipe zambienne solide dans les transitions, le Sénégal s’est incliné 3-2 malgré un doublé plein de sang-froid de Nguénar Ndiaye. Contre le pays hôte, le Maroc, la résistance a duré une mi-temps avant de céder sur un unique but, concédé après une perte de balle mal négociée.

Une qualification arrachée sur un autre terrain

À la fin de leur dernier match, les Lionnes devaient encore attendre le résultat d’un duel entre le Botswana et la Tunisie pour connaître leur sort. Ce sont finalement les Sud-Africaines du Botswana qui ont offert une porte de sortie inattendue aux Sénégalaises en s’imposant 2-1 face aux Aigles de Carthage. Par un jeu de calculs et de goal-average, le Sénégal obtient donc son billet pour les quarts malgré deux défaites consécutives. Ce scénario, aussi frustrant qu’inattendu, témoigne du caractère aléatoire des compétitions à phases courtes, où chaque but marqué ou encaissé peut redessiner la carte des qualifiés.

Ce retournement souligne aussi une réalité propre au football féminin africain : l’écart entre les nations se réduit, et les dynamiques de groupe peuvent être bouleversées d’un match à l’autre. Pour les Sénégalaises, cette qualification est loin d’être anecdotique. Elle représente un sursis mérité et une opportunité renouvelée de démontrer que leur progression ne se limite pas aux intentions. Elle souligne aussi la nécessité de maintenir la concentration jusqu’au dernier coup de sifflet, sur leur pelouse comme sur celle des autres.

Cap sur les quarts : tout reste à jouer

À ce stade de la compétition, chaque équipe encore en lice représente une menace potentielle. Le Sénégal aborde les quarts avec des repères fragilisés par deux revers, mais également une force mentale renforcée par l’expérience. Les joueuses savent désormais qu’un match ne se gagne pas seulement par la possession ou le style, mais aussi par la gestion des détails et des temps faibles. Il leur faudra corriger certaines imprécisions défensives et retrouver l’efficacité offensive qui leur a fait défaut lors des deux dernières sorties.

La suite du parcours dépendra aussi de la capacité du staff technique à remobiliser rapidement le groupe, à corriger les automatismes et à puiser dans la fraîcheur des remplaçantes. Safietou Sagna, souvent citée comme leader dans le vestiaire, aura un rôle clé à jouer dans cette dynamique. Le défi est grand, mais il n’est pas hors de portée. L’histoire du tournoi a déjà prouvé que les qualifications sur le fil peuvent se transformer en aventures inattendues, à condition de les aborder comme un nouveau départ.

Les Lionnes ne sont peut-être pas arrivées en quarts par la grande porte, mais elles y sont. Et ce tournoi leur offre désormais une nouvelle occasion de faire rugir le Sénégal au-delà de ses frontières.

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