Le Conseil des ministres du 16 juillet 2025 a été marqué par un recentrage des priorités gouvernementales autour de la souveraineté environnementale, pharmaceutique et éducative, dans un contexte de pression sociale et d’urgence climatique. Le gouvernement a d’abord annoncé un renforcement des efforts en matière de reboisement, à travers la réactivation des services forestiers et la relance des parcs nationaux. À cette occasion, il a été décidé de célébrer chaque 3 août une Journée nationale de l’Arbre, dont la première édition sera placée sous le thème « Reboisement, souveraineté alimentaire et développement territorial durable ». Deux espèces emblématiques ont été retenues comme symboles : le manguier et le baobab.
Côté gouvernance économique, l’État entame la mise en œuvre du processus ITIE 2025, visant à améliorer la transparence dans les industries extractives. Ce chantier prévoit une actualisation du registre des bénéficiaires effectifs, la création de fonds locaux pour appuyer les zones minières, et une révision du cadre de redistribution des recettes issues de l’exploitation des ressources naturelles. Ces mesures traduisent une volonté de renforcer l’ancrage local des revenus extractifs et d’en sécuriser l’usage.
Le volet pharmaceutique n’a pas été en reste. Une cartographie nationale des officines et dépôts de médicaments sera réalisée afin de lutter contre la vente illicite, particulièrement active dans les zones périurbaines. La Pharmacie nationale d’Approvisionnement (PNA) verra par ailleurs son rôle renforcé dans le cadre d’un repositionnement stratégique du secteur, censé garantir une meilleure accessibilité et sécurité sanitaire.
Savoir, diaspora et services publics : vers de nouveaux équilibres
Sur le front de l’enseignement, le Conseil a tenu à réagir aux faibles résultats du baccalauréat 2025, marqué par un taux de réussite de 42,85 %. Il a ainsi ordonné une accélération des travaux d’infrastructure universitaire, la mise à disposition de matériels pédagogiques, et le recrutement massif de nouveaux enseignants. En parallèle, 23 centres de formation professionnelle supplémentaires seront ouverts afin d’absorber la croissance démographique scolaire et mieux adapter l’offre éducative aux besoins économiques.
Autre mesure forte : l’officialisation de la Journée nationale de la diaspora, désormais célébrée chaque 17 décembre. Ce geste institutionnel vise à souligner le rôle stratégique des Sénégalais de l’extérieur dans le financement de l’économie nationale, notamment à travers les transferts monétaires et les projets de développement communautaire.
Dans la même dynamique, une réorientation du Programme d’Appui à la Modernisation de l’Administration (PAMA) a été annoncée. Ce plan intègre une réforme de la gestion des ressources humaines de l’État, un code d’éthique pour les agents, une formation continue obligatoire et la digitalisation des démarches administratives, dans l’objectif de rendre l’administration plus performante et plus accessible aux citoyens.
Urbanisme, justice et cadre législatif
Sur le plan de l’urbanisme, les autorités locales ont été invitées à actualiser les plans d’aménagement urbain de Dakar afin de mieux anticiper les risques d’inondation, dont la fréquence et l’intensité s’accroissent avec le changement climatique. Des instructions ont également été données pour intensifier les efforts de prévention et d’équipement hydraulique.
Enfin, plusieurs textes législatifs ont été validés à l’occasion de ce Conseil. Parmi eux, la ratification du Traité d’entraide judiciaire avec l’Italie, un décret fixant les quotas d’entrée en classe de 6ᵉ pour la rentrée 2025, et une modification du cadre règlementaire sur les bénéficiaires effectifs, dans le sillage de la réforme sur la transparence économique.
L’ensemble des mesures adoptées traduit une volonté affichée d’ajuster l’action publique aux défis du moment, tout en consolidant les piliers structurels d’un État en pleine mutation.


