Sénégal : Sonko dresse les contours de la présentation du plan de redressement

Le 30 juin dernier, Ousmane Sonko n’avait pas mâché ses mots : dans une adresse solennelle à la nation, le Premier ministre avait dressé un diagnostic sans détour de la situation du pays. Il comparait alors l’État à un malade gravement atteint, nécessitant un traitement long, profond et méthodique. Une métaphore clinique pour une réalité budgétaire et économique inquiétante. Depuis ce signal d’alarme, l’attente était grande autour du traitement annoncé. C’est désormais chose faite : le gouvernement dévoilera officiellement son plan de redressement économique ce 1er août, au CICAD de Diamniadio.

Une date fixée, un lieu symbolique

Le Premier ministre a choisi de lever le voile sur l’événement à travers ses réseaux sociaux, partageant l’affiche officielle ce lundi soir. Le choix du Centre international de conférences Abdou Diouf n’est pas anodin. Diamniadio, nouveau pôle stratégique voulu comme moteur de la transformation du Sénégal, sert ici de décor à ce que l’exécutif présente comme une étape décisive. En toile de fond, une volonté affichée de transparence et de rupture avec les pratiques opaques du passé.

Ousmane Sonko a également précisé que la cérémonie se déroulera en présence du chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Leur tandem, perçu comme l’incarnation d’une nouvelle gouvernance, mise sur un discours direct et sans fioritures. Le simple fait d’avoir fixé la date et de rendre publique l’affiche en amont contraste avec le flou qui entourait encore récemment le contenu et le calendrier de ce plan.

Une annonce ancrée dans une série d’initiatives

Cette présentation interviendra juste après le lancement, à Dakar, de la première cohorte des 1 000 volontaires agricoles, un programme destiné à favoriser l’emploi rural et à stimuler la productivité des terres. Ce geste concret s’inscrit comme un prélude à la relance économique annoncée. Quelques jours auparavant, lors du Conseil des ministres du 23 juillet, le Premier ministre avait évoqué un dispositif de redressement, sans encore en donner les détails. Ce fléchage progressif vers le 1er août ressemble à une montée en puissance contrôlée.

L’économie sénégalaise souffre d’un enchevêtrement de dettes, d’une hausse du coût de la vie et d’une baisse de confiance dans les institutions budgétaires. Pour faire face à ce défi, l’exécutif semble vouloir combiner mesures de court terme et réformes de fond. Le fait d’avoir associé cette annonce à une initiative agricole reflète peut-être une volonté de replacer la souveraineté alimentaire et l’emploi des jeunes au centre de l’agenda économique.

Une opération de vérité très attendue

L’opinion publique, tout comme les partenaires économiques du Sénégal, attend davantage que des discours. Le plan promis par Sonko devra répondre à des attentes concrètes : réformes fiscales, réduction du train de vie de l’État, relance de secteurs clés, et surtout, équité dans la répartition des ressources. L’heure n’est plus à l’observation mais à la démonstration.

Cette journée du 1er août portera donc une double charge : symbolique, parce qu’elle vient après des mois d’alerte sur la santé financière du pays ; politique, parce qu’elle sera le premier test grandeur nature du nouveau gouvernement sur le terrain du redressement économique.

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