L’adoption, ce mercredi 23 juillet 2025, du tout nouveau Code du Sport par le Conseil des ministres marque l’aboutissement d’un long processus entamé il y a plus de dix ans. C’est en 2013 que les premiers travaux de réforme ont été engagés, avec pour ambition de moderniser un cadre légal hérité de la Charte de 1984. Ce chantier a connu une nouvelle impulsion en mars 2025, lorsque la ministre Khady Diène Gaye a rassemblé à Dakar les représentants des fédérations, du CNOSS, des clubs et des acteurs institutionnels pour un atelier de finalisation de l’avant-projet de loi. Ce moment de concertation a permis de consolider un texte cohérent, adapté aux réalités du sport sénégalais, tout en intégrant les contributions des acteurs de terrain.
Le texte approuvé ce mercredi sous la présidence de Bassirou Diomaye Diakhar Faye se veut désormais l’unique référentiel normatif régissant l’ensemble des activités sportives sur le territoire national. Il remplace une Charte devenue obsolète face à l’évolution des enjeux contemporains : professionnalisation, transparence, développement territorial, lutte contre les violences, accès équitable aux financements et reconnaissance des sportifs comme acteurs à part entière de la société.
Structuration, financement, gouvernance : des lignes directrices affirmées
Ce nouveau Code ne se contente pas d’aligner des principes. Il définit avec précision les responsabilités de chaque acteur : État, collectivités territoriales, fédérations, clubs, sportifs, entreprises partenaires. Il impose des règles de fonctionnement aux structures sportives, encadre la tenue des assemblées générales, plafonne les mandats, et introduit un système d’homologation des infrastructures et de certification des intervenants.
Un accent particulier est mis sur la professionnalisation du sport, avec l’introduction d’un statut juridique clair pour les clubs, favorisant les partenariats public-privé, le sponsoring et le mécénat. Le texte ouvre ainsi la voie à de nouveaux mécanismes de financement, tout en garantissant une surveillance rigoureuse de leur utilisation.
Le Code prévoit également la création d’une Commission nationale du Sport de Haut Niveau, chargée de superviser l’encadrement et la performance des athlètes élites. Ce volet s’accompagne d’un arsenal juridique renforcé pour lutter contre le dopage, les manipulations de compétition et les actes de violence dans les enceintes sportives.
Vers un sport accessible, inclusif et porteur de valeurs
Au-delà des aspects techniques et financiers, l’adoption de ce Code témoigne d’une volonté politique de faire du sport un pilier de la société. Le Président de la République y voit un vecteur d’éducation, de cohésion sociale et de développement économique. Il affirme ainsi l’engagement de l’État à promouvoir un sport fondé sur le mérite, l’équité et la transparence.
L’enjeu désormais est de traduire ce cadre juridique en actions concrètes. La réussite de cette réforme dépendra de l’appropriation par les fédérations, les collectivités locales, les clubs amateurs et professionnels, mais aussi du soutien actif des sportifs eux-mêmes. Des campagnes de sensibilisation, des formations pour les dirigeants et des mécanismes d’évaluation seront déployés dans les prochains mois pour accompagner cette transformation.
Avec ce nouveau Code, le Sénégal tourne une page et se dote d’un outil moderne pour faire du sport non plus un simple divertissement, mais un levier structuré de progrès collectif.



