Sous-marin: ce chinois de 60 ans fait le buzz avec sa fabrication

Dans un monde dominé par les technologies de pointe et les innovations industrielles, les gestes d’ingéniosité individuelle rappellent que l’esprit de bricolage reste une source inépuisable de créativité. Bien loin des laboratoires de recherche ou des chantiers navals, certains passionnés donnent vie à des projets improbables à partir de peu. Et parfois, ces initiatives artisanales parviennent à défier les attentes. C’est le cas de Zhang Shengwu, un sexagénaire chinois qui, à la force de son imagination et de son expérience, a conçu de ses propres mains un véritable sous-marin.

Le rêve d’un “Grand Poisson noir”

Zhang Shengwu n’a rien d’un ingénieur naval de formation. Ancien charpentier, il a longtemps travaillé près de l’eau, observant le ballet quotidien des embarcations sans jamais voir l’une d’elles disparaître sous la surface. Un souvenir anodin pour d’autres, mais qui a semé chez lui une graine tenace. Il n’en fallait pas plus pour qu’il décide, à soixante ans, de bâtir son propre submersible.

Son engin, baptisé Grand Poisson noir, est un imposant monstre de sept mètres de long pour cinq tonnes, capable d’accueillir deux personnes à bord, de plonger jusqu’à huit mètres et de rester immergé durant trente minutes. Des images diffusées récemment montrent l’embarcation glissant sur une rivière de la province de l’Anhui, dans l’est de la Chine, avant de s’engloutir lentement dans l’eau, sas fermé, sous les yeux de son créateur.

Ce n’est pas la première tentative de Zhang. En 2016, une version initiale de son sous-marin avait montré de sérieuses failles d’étanchéité. Qu’à cela ne tienne. Il a retravaillé sa copie, renforcé la coque avec deux tonnes de béton, investi dans de nouveaux ballasts, et affiné les réglages du moteur électrique alimenté par batterie. Au total, ce sont près de 45 000 yuans (environ 5 400 euros) qu’il a déboursés pour donner forme à son rêve.

Une passion plus forte que les réticences

Comme beaucoup d’initiatives atypiques, celle de Zhang n’a pas été accueillie avec enthousiasme par tout son entourage. Son épouse, notamment, jugeait l’idée dangereuse et inutile. Mais les doutes n’ont pas eu raison de sa détermination. “Si d’autres peuvent le faire, pourquoi pas moi ?” s’est-il dit. Et en cela, il rejoint une longue tradition d’inventeurs autodidactes qui refusent les limites imposées par les normes.

L’histoire de Zhang rappelle que l’innovation n’est pas l’apanage des grandes entreprises ou des centres de recherche. Elle surgit parfois là où on l’attend le moins, portée par la patience, la débrouillardise et la passion. À une époque où l’ingénierie artisanale est souvent reléguée au second plan, son projet redonne un coup de projecteur à ce génie discret que l’on retrouve aussi bien dans un atelier de mécanique de quartier que dans un champ de bidouilleurs.

Un avenir sous la surface ?

Bien que le sous-marin de Zhang n’ait rien à voir avec les mastodontes à propulsion nucléaire de l’armée chinoise capables de naviguer des mois sans refaire surface, il intrigue. Limitée à une autonomie de 30 minutes, sa création est loin d’une prouesse militaire. Mais elle impressionne par sa conception et sa fonctionnalité. Et ce n’est qu’un début.

Zhang Shengwu rêve déjà d’un modèle plus grand, plus performant. Et s’il n’est pas certain qu’il intègre un jour les rangs de la marine, son aventure personnelle suscite l’admiration d’un public curieux et fasciné par ce type d’initiatives atypiques. Dans une Chine en quête constante de prouesses technologiques, l’initiative solitaire de ce bricoleur de village vient rappeler qu’il n’est pas toujours nécessaire d’attendre les grandes institutions pour innover.

1 réflexion au sujet de « Sous-marin: ce chinois de 60 ans fait le buzz avec sa fabrication »

  1. « renforcé la coque avec deux tonnes de béton »
    La mafia New Yorkaise utilise la technique depuis longtemps, sauf que la coque est en grillage et que le pilote ne remonte jamais à la surface

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