Longtemps érigé en pilier stratégique de l’économie marocaine, le tourisme connaît un nouveau souffle qui dépasse les espérances les plus optimistes. En misant sur un redémarrage ambitieux, le Royaume ne se contente plus d’accueillir les voyageurs : il veut les séduire massivement et durablement, à un rythme jamais atteint auparavant.
Une dynamique qui dépasse les projections
Avec 8,9 millions de visiteurs enregistrés entre janvier et juin 2025, le Maroc ne se contente pas d’un bon semestre : il pose les bases d’une année record. Cette performance traduit une progression de 19 % par rapport à la même période en 2024 selon les confidences d’une sources à Media24, une courbe ascendante que les autorités espèrent maintenir jusqu’en décembre. Selon les estimations, le nombre de touristes pourrait dépasser les 21 millions à la fin de l’année, établissant ainsi un nouveau jalon dans l’histoire du secteur.
Mais l’enjeu ne se limite pas aux chiffres de fréquentation. Le véritable indicateur de performance reste la contribution du tourisme aux finances nationales. À cet égard, les recettes attendues frôlent les 120 milliards de dirhams, ce qui représenterait un bond significatif, bien que leur croissance reste légèrement inférieure à celle des arrivées, avec une hausse évaluée autour de 10 %. Cette différence suggère une marge de progression dans la valorisation des offres touristiques, notamment en matière de services à haute valeur ajoutée.
Un élan porté par la saisonnalité et les stratégies ciblées
Le rythme soutenu observé depuis janvier n’est pas le fruit du hasard. Il est le résultat d’un travail soutenu sur la diversification des marchés émetteurs, l’amélioration des infrastructures d’accueil et la promotion ciblée auprès des voyageurs à fort pouvoir d’achat. La période estivale et les fêtes de fin d’année sont désormais considérées comme des leviers décisifs, non pas comme des pics isolés, mais comme des moteurs de croissance continue. Le calendrier touristique est désormais pensé comme un orchestre bien huilé, où chaque saison apporte sa note à une symphonie économique.
Dans cette logique, les professionnels misent aussi bien sur les retours de la diaspora que sur l’attrait des touristes internationaux, friands de destinations mêlant authenticité, confort et sécurité. Des villes comme Marrakech, Agadir ou Fès redeviennent des têtes d’affiche, tandis que de nouvelles régions gagnent en notoriété, à la faveur d’une politique de régionalisation du tourisme.
L’ambition d’un changement d’échelle
Derrière les chiffres, une ambition transparaît : faire du tourisme non pas un complément, mais un catalyseur de transformation économique. Le Maroc semble vouloir passer du statut de destination prisée à celui d’acteur incontournable sur l’échiquier mondial du voyage. Cette ambition repose sur une conviction : l’industrie touristique peut jouer un rôle structurant dans l’emploi, les devises, mais aussi dans la valorisation du patrimoine et le développement territorial.



