Whatsapp pourrait être banni en Russie, on vous explique

À l’instar de la Chine qui a interdit WhatsApp au profit de WeChat, une plateforme entièrement surveillée par Pékin, la Russie s’apprête à imposer sa propre solution de messagerie nationale. Cette stratégie vise à éliminer les applications utilisant le chiffrement de bout en bout, une technologie qui permet aux citoyens d’échanger librement sans craindre la surveillance gouvernementale ou la censure.

Le Kremlin accélère la transformation de l’internet russe en un réseau fermé et contrôlé. Après avoir bloqué de nombreux médias occidentaux et criminalisé progressivement l’usage des VPN, les autorités russes s’attaquent désormais à WhatsApp, utilisé par près de 100 millions de Russes.

MAX : un outil de surveillance déguisé en messagerie

L’application MAX, développée par VKontakte sous supervision étatique, sera automatiquement intégrée à tous les appareils numériques vendus en Russie dès septembre. Contrairement à WhatsApp, cette plateforme ne propose aucune protection cryptographique, permettant aux services de renseignement d’accéder intégralement aux conversations, localisations et activités des utilisateurs.

Cette messagerie nationale s’inscrit dans un projet plus vaste d’écosystème numérique unifié, intégrant services publics, fonctions bancaires et systèmes de livraison. Une campagne de désinformation orchestrée, impliquant des centaines de comptes automatisés, promeut activement MAX comme une alternative sécurisée, tandis que des pannes suspectes affectent régulièrement WhatsApp et Telegram.

Vers un isolement numérique total

Les autorités russes renforcent parallèlement leur arsenal répressif contre les contournements technologiques. Une législation récente criminalise l’utilisation de VPN (réseau de connexion privé et sécurisé), avec des amendes pouvant atteindre 5000 roubles (soit une cinquantaine d’euros environ), et prévoit des sanctions aggravées pour accéder à des contenus considérés par les autorités comme étant extrémistes.

Cette évolution marque l’aboutissement de la stratégie de souveraineté numérique russe, créant un environnement digital hermétique où chaque interaction peut être surveillée et contrôlée. Les observateurs y voient l’émergence d’un véritable système de surveillance de masse, rappelant les méthodes de contrôle social déployées dans d’autres régimes, notamment chinois, ou les échanges, les discussions et les idées sont contrôlées par le parti communiste.

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