La présidente Claudia Sheinbaum a annoncé son intention de demander aux États-Unis de restituer une partie des 15 milliards de dollars confisqués au narcotrafiquant Ismael « Mayo » Zambada. Elle souhaite rediriger ces fonds vers les populations les plus défavorisées, un geste que certains rapprochent de la figure populaire de Zorro.
Un héritage criminel transformé en aide sociale
La cheffe de l’État, Claudia Sheinbaum, a affirmé que son gouvernement sollicitera officiellement les États-Unis pour récupérer une part des milliards que doit verser Ismael « El Mayo » Zambada, figure majeure du trafic de drogue. Ces ressources seraient ensuite utilisées pour financer des programmes au bénéfice des plus modestes, via un organisme chargé de la restitution des biens confisqués.
Cette démarche s’inscrit dans un pays marqué par une criminalité organisée d’ampleur. Depuis plusieurs décennies, le Mexique est confronté à une violence alimentée par les cartels, avec des milliers de victimes chaque année. Le narcotrafic représente une source de revenus colossale pour les organisations criminelles, tout en fragilisant l’économie légale et en alimentant la corruption. Ce contexte explique la volonté affichée de transformer l’argent issu du crime en mécanisme de soutien social.
L’initiative évoque pour certains la figure de Zorro. Ce héros de fiction, apparu au début du XXe siècle, incarne la justice populaire en redistribuant les richesses prises aux puissants pour les rendre aux plus démunis. La comparaison illustre le caractère symbolique de l’annonce faite par Sheinbaum.
Entre justice symbolique et diplomatie
La présidente a aussi demandé que soient présentées des preuves formelles concernant les accusations de corruption formulées par Zambada contre des responsables militaires et politiques mexicains. Elle insiste pour que de telles allégations soient étayées par des plaintes officielles et non de simples déclarations.
Cette requête pourrait ouvrir un dialogue délicat avec Washington, qui détient juridiquement le contrôle sur ces sommes confisquées. Si les États-Unis acceptent une restitution, ce geste marquerait un précédent dans la coopération bilatérale. Certains analystes estiment que cela permettrait de renforcer la légitimité d’initiatives sociales tout en illustrant la possibilité d’un usage constructif des fonds issus du crime. Reste à savoir si cette volonté politique se traduira par un accord concret entre les deux pays.
