Armement au Japon: un record budgétaire qui pourrait tout changer

Face à un environnement géopolitique instable, le Japon poursuit l’accélération de sa transformation militaire. Après avoir annoncé en décembre 2024 un budget record pour 2025 afin de développer ses capacités de riposte longue portée, Tokyo s’apprête à franchir un nouveau cap avec une demande d’enveloppe de 8800 milliards de yens pour l’exercice fiscal débutant le 1er avril. Cette stratégie s’inscrit dans un plan quinquennal visant à porter les dépenses militaires à 2 % du PIB d’ici 2027-2028.

Une rupture stratégique assumée

Le ministère japonais de la Défense a présenté vendredi une demande budgétaire d’environ 51,3 milliards d’euros, un niveau inédit dans l’histoire du pays. Cette proposition dépasse déjà le précédent record de 8700 milliards de yens alloué pour l’exercice fiscal en cours, qui s’achèvera fin mars.

Depuis 2022, le gouvernement de Tokyo a progressivement abandonné sa stricte posture pacifiste pour développer des capacités dites de « contre-attaque ». L’objectif : renforcer l’efficacité de la dissuasion face aux menaces croissantes dans la région, notamment les tensions autour de Taïwan et les essais de missiles nord-coréens. Des programmes d’acquisition de missiles de croisière, de systèmes de défense aérienne et de radars longue portée ont déjà été engagés, confirmant un tournant historique pour les forces d’autodéfense japonaises.

Pour mieux comprendre cette évolution, des analyses détaillées sur les nouvelles doctrines militaires japonaises seront prochainement proposées.

Les drones au cœur du dispositif « SHIELD »

L’un des volets majeurs du plan concerne le renforcement de l’arsenal de drones. Le projet SHIELD, conçu pour la défense des zones côtières et des îles éloignées, s’appuiera sur des flottes de drones autonomes destinés à détecter et repousser d’éventuelles incursions ennemies.

Selon un responsable de la Défense, « il faut s’adapter aux nouveaux modes de combat », une déclaration qui traduit la volonté de moderniser les capacités opérationnelles. Cette orientation s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation des forces japonaises, où les systèmes sans pilote, l’intelligence artificielle et les technologies d’automatisation sont appelés à jouer un rôle central.

Laisser un commentaire