Armement : la France finance un projet pour modifier ses sous-marins

La France continue de moderniser sa flotte de sous-marins nucléaires avec un programme ambitieux visant à déployer six unités d’attaque opérationnelles d’ici à 2030. Le quatrième sous-marin, le De Grasse, a été livré en 2025, tandis que le Casabianca, le dernier de la série, achèvera ce renouvellement capacitaire à la fin de la décennie.

Cette montée en puissance intervient dans un contexte technologique en pleine mutation, où l’efficacité traditionnelle de la discrétion sous-marine est au cœur de débats stratégiques majeurs. Les experts s’interrogent sur la pérennité de l’avantage furtif des sous-marins face à l’émergence de technologies de détection révolutionnaires.

Les systèmes sonar perfectionnés, les bouées acoustiques intelligentes, les capteurs magnétiques et infrarouges avancés, ainsi que l’imagerie sous-marine haute définition… Toutes ces technologies présentées comme révolutionnaires (et qui le sont) ont finalement un rôle « double » dans le sens ou elles représentent aussi une menace substantielle pour ces bâtiments qui, d’un coup, sont devenus moins discrets et donc, plus facilement identifiables.

La controverse des « océans transparents »

Cette vision pessimiste trouve un écho dans l’industrie technologique, notamment chez Helsing IA, qui prétend révolutionner la surveillance maritime grâce à l’intelligence artificielle couplée à des essaims de planeurs autonomes. Leur système Lura/SG-1 Fathom revendiquerait des performances de détection décuplées avec une rapidité quarante fois supérieure aux capacités humaines.

Toutefois, l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine française, tente de temporiser. Selon ses dires, qui sont d’ailleurs soutenus par bon nombre d’experts sur le sujet, les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins restent, encore à ce jour, très difficiles à détecter, notamment en mode passif d’autant que le réchauffement climatique rend l’eau plus acide et donc, moins acoustique.

L’innovation française au service de la discrétion

Malgré tout, le risque demeure. Les évolutions technologiques sont nombreuses, en plus d’être rapides. Face aux défis qui se présentent, le ministère des Armées développe des contre-mesures innovantes. L’Agence de l’innovation de défense soutient le projet EUTERPE+ d’Acoudesign, visant à créer un prototype capable de modifier ou masquer les signatures acoustiques sous-marines. Cette technologie SIISMAT utilise les vibrations contrôlées de la coque pour absorber ou générer des sons spécifiques, renforçant significativement la furtivité opérationnelle.

3 réflexions au sujet de “Armement : la France finance un projet pour modifier ses sous-marins”

  1. « La France continue de moderniser sa flotte de sous-marins nucléaires avec un programme ambitieux »

    C’est bien d’être ambitieux, c’est mieux d’en avoir les moyens.
    Micron se sera distingué par une faculté à claquer du fric qu’il n’a pas qui frise le génie. Après lui les mouches

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