Cancer : l'impact du stress pointé du doigt par des experts

En 2022, l’OMS recensait 20 millions de nouveaux cas et 9,7 millions de décès liés à la maladie. Les recherches actuelles explorent les mécanismes biologiques qui pourraient expliquer ce lien, bien au-delà des anciennes théories sur les « profils psychologiques » à risque portées par les philosophes grecques, notamment et vérifiée par les premiers médecins.

Les scientifiques ont abandonné les hypothèses ‘simplistes’ (et qui n’ont pu être vérifiées par manque de connaissances et de moyen durant de longues années) pour se concentrer sur des processus biologiques plus précis. Leurs travaux visent à comprendre comment le stress, l’anxiété ou la dépression interagissent avec les mécanismes tumoraux, ouvrant la voie à une approche plus rigoureuse et ciblée.

Les données épidémiologiques : un panorama contrasté

Les études à grande échelle révèlent des liens statistiques entre détresse psychologique et aggravation des risques de cancer. Précarité, dépression ou stress chronique sont associés à une incidence tumorale plus élevée. Pourtant, ces résultats restent inconstants, rendant leur interprétation complexe et nécessitant des analyses plus poussées.

En laboratoire, les recherches tendent à démontrer que le stress chronique active des cascades neurochimiques modifiant l’environnement des tumeurs. Les modèles animaux testés et analysés lors des phases d’études pré-cliniques confirment que l’activation du système nerveux sympathique peut favoriser la progression cancéreuse, en altérant les signaux cellulaires et immunitaires.

Défis financiers et politiques : une recherche en péril

Si les preuves s’accumulent sur l’impact des facteurs psychosociaux, la recherche se heurte à des obstacles majeurs. Le manque de moyens mis à disposition des instituts de recherche freine les avancées, tandis que des décisions politiques menacent l’écosystème scientifique.

Aux États-Unis, la fermeture annoncée puis confirmée de l’USAID par Elon Musk risque de rompre des collaborations internationales et d’interrompre des essais cliniques pourtant essentiels pour comprendre certaines maladies. Par ailleurs, les projets de réorganisation radicale portés par le ministre de la Santé, monsieur Kennedy Jr. ajoutent une incertitude supplémentaire, fragilisant un secteur déjà sous tension.

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