Depuis quelque temps, une vidéo du président du Conseil économique et social (Ces) suscite de vives réactions sur le cyberespace. Les réactions traduisent un véritable choc de représentations culturelles. Au-delà de la polémique, il m’a semblé pertinent d’en proposer une analyse à travers le prisme de la culture et de quelques théories de la communication. Voici ce qu’a déclaré Monsieur Conrad Gbaguidi : « Désormais c’est fini au Bénin : il ne sera plus possible de frapper une femme simplement parce qu’elle est allée voir dehors. »
Au Bénin, l’expression « voir dehors » est une traduction littérale du Fongbè, signifiant « commettre l’adultère ou infidélité conjugale » Entendons-nous qu’il ne s’agit pas alors dans cet extrait de toutes les femmes, mais qu’on parle bien de la femme mariée, qui est supposée alors être dotée et donc reconnue par sa famille, ses parents, toute la communauté ou l’entourage immédiat comme épouse de tel monsieur. Cette clarification faite, la déclaration de Monsieur Conrad Gbaguidi appelle à deux diagnostics majeurs : une simplification culturelle et une gaffe en matière de communication.
I- Une simplification culturelle
Conrad Gbaguidi est prince du royaume de Savalou. Curieusement, il semble assumer ici une indifférence face aux us et coutumes locales. Contrairement à ses propos, il n’a jamais été socialement, culturellement admis de frapper une femme « simplement parce qu’elle est allée voir dehors ».
Dans les familles béninoises, les modes de gestion de l’infidélité conjugale sont connus et institutionnalisés; la simple violence brute n’en fait pas partie. Il s’agit du divorce pouvant aller jusqu’au »Nùn jlôjlô (sorte de remboursement de la dot perçue) ou la purification, le cas où le mari désire »préserver » son mariage et maintient son amour pour « sa » femme infidèle.
Or, la déclaration du président du CES laisse donc entendre que la violence (frapper) serait la réponse, le réflexe consacré dans nos cultures face au phénomène de l’adultère. Le CES a-t-il mené une étude qui aurait par exemple, révélé la proéminence de la violence dans la gestion des conflits conjugaux notamment impliquant l’infidélité féminine.
M. Gbaguidi, dans une volonté de frapper les esprits, a malheureusement sombré dans un raccourci, celui de créer un homme de paille (le mari violent comme norme culturelle) pour mieux le combattre. Mais ce choix de communication insulte l’intelligence des cultures. Pire, en ignorant les modes de gestion des conflits conjugaux supra indiqués, il donne une image très pauvre et barbare à nos cultures, aux hommes, aux us. La gaffe communicationnelle est encore plus grave que la bonne intention du président se trouve diluée, noyée.
II- Une gaffe communicationnelle préjudiciable à l’intention de conscientisation.
En réalité, quel est le but de la tournée de sensibilisation projetée par le CES ? combattre le »fait de frapper une femme » ou légitimer l’infidélité conjugale ? Le premier à notre avis. Avec un tel propos d’annonce, je crains que Monsieur Conrad Gbaguidi reçoive un accueil timide et hypocrite sur le terrain. En effet, sa déclaration porte cette opposition binaire fâcheux : interdit légale (la violence ou VBG) + interdit culturelle (infidélité conjugale). Forcément, cela crée une dissonance cognitive préjudiciable à la campagne envisagée. En mathématique, – x – n’étant pas égal à + ?
En communication de masse : qu’est-ce que vous dites ? Comment vous l’avez dit ? et qu’est-ce que le public retient ? En réalité, en écoutant M. Gbaguidi, les internautes entendent d’un côté « Il est mal de frapper une femme » (c’est le message principal, universellement acceptable d’ailleurs), puis de l’autre, ils entendent « Même si elle a commis l’adultère »; ce qui sonne comme une justification ou une minimisation de l’infidélité.
Or, on ne peut prétendre combattre un mal en mettant en avant la cause illicite qui l’aurait produit. En communication, cela génère exactement l’effet inverse dans la tête du public. Dans un contexte culturel comme le nôtre où l’adultère féminin est une transgression majeure, le public béninois cherchera à résoudre cette dissonance en rejetant le message, ici porté par M. Gbaguidi dans son entièreté. Au lieu de se concentrer sur la condamnation de la violence à raison du sexe, il va plutôt se braquer sur la défense de l’interdit culturel bafoué tel que l’illustrent d’ailleurs les commentaires suivants pris sous la publication-vidéo sur TikTok objet de cette analyse :
1- « moi je pense que l’adultère n’est pas la première cause de la violence faite sur les femmes, il faut promouvoir la bonne éducation de base des femmes, revenir a nos valeurs ancestrales.»
2- « Frapper une femme est inadmissible, mais pourquoi elle ira voir au dehors ?»
3- « Quand on prend votre début de parole dans cette vidéo au premier degré monsieur le president, vous donnez courage aux femmes qui auront l’idée de poser un acte d’adultère, tu fais ça chez moi et je constate; tes bagages 🧳 ne dormirons pas chez moi. Monsier le président notre culture interdit l’adultère dans les couples. Au lieu de trouver autres raisons qui poussent les hommes à porter mains sur leurs femmes vous avez choisi l’adultère; je vous prie de choisir autre cas qui amène la violence faite au femme et non l’adultère 🙏»
4- « D’accord, ne rendons pas normal le fait qu’une femme soit allée regarder ailleurs. Ça aussi est interdit. Si une femme accepte de se marier, c’est qu’elle promet fidélité à son conjoint. Maintenant, dans le cas où elle commettrait l’adultère, je crois que le solution la plus simple c’est le divorce. Pas question de la frapper. Non »
De ces commentaires, il appert déjà que les propos de Conrad Gbaguidi divisent. Or il est utile d’observer que tous les internautes s’accordent sur le fait qu’il est punissable, déconseillé de »frapper » une femme. Il aurait eté donc bienséant de rallier à cette cause plutôt que d’y adjoindre le sujet sensible de l’infidélité conjugale que la société ne pardonne pas (notamment chez la femme mariée, dotée) Le président du CES est désormais vu par certains comme en mission de profanation, de disruption socioculturelle.
Par ailleurs, le principe de l’autorité en psychologie de l’influence aurait aider et atténuer cet imbroglio. N’aurait-il pas été plus impactant de mieux élaborer ce message et de le « mettre » dans la bouche d’une autorité coutumière ?
En principe, dans un État moderne, démocratique les autorités traditionnelles, les gardiens de la coutume devraient être les premiers à dénoncer les déviances qui discréditent les traditions. Ce sont les alliés naturels d’une structure comme le Conseil économique et social ou autres organisations qui mènent des combats pour la dignité de la femme et de la jeune fille. En présentant la violence comme la « réponse consacrée » contre l’infidélité conjugale, Conrad Gbaguidi risque de perdre ces voix qui auraient pu porter le message avec bien plus d’autorité et d’efficacité.
Les erreurs sont humaines. La présente pourrait être rattrapée avec l’approche de James Carey.
III – Cérémonie sacrée
Selon James Carey, sociologue américain et théoricien de la communication, la communication n’est pas simplement un exercice de rhétorique. Elle est transmission. Carey estime justement que la communication et la réalité sont liées et que son objectif principal est de maintenir des cultures « fragiles » en constante évolution. D’où il recours à la métaphore frappante de la communication en tant que « cérémonie sacrée qui rassemble les personnes dans la fraternité et la communauté ».
« Carey distingue nettement la transmission de l’information de l’aspect rituel de la communication par lequel les sociétés se créent et se perpétuent. Aux dimensions technique et linguistique de la communication, Carey ajoute les aspects culturels et symboliques des jeux de pouvoir par lesquels les communautés créent leur réalité communicationnelle. » (Hermès, La revue, 2013, cairn.info)
M. Gbaguidi a commis une erreur stratégique de communication. Il voulait, admettons tous, condamner les violences basées sur le genre (Vbg), mais en y associant maladroitement une prétendue « cause spécifique » que serait l’infidélité, sujet ultra-sensible. Ainsi, il a offert une porte de sortie à son audience pour ne pas adhérer au message principal.
Le ton de sa campagne est donc mal donné. Beaucoup de personnes pourraient hésiter à s’afficher à ses côtés par peur d’être associé à une entreprise de promotion de l’indécence. En somme, Monsieur Conrad Gbaguidi a manqué de parole impeccable (claire et crédible, Mahoussi (2025). La piste de rédemption ou de rattrapage que je lui suggère est de réaliser une autre vidéo aux côtés d’une autorité coutumière respectée pour réaffirmer le message principal dans un cadre qui respecte à la fois l’interdit de la violence et la complexité des valeurs culturelles.
Voici une proposition de déclaration : « Au Bénin, aucune raison, quels que soient les circonstances, les raisons ou les torts, ne justifie qu’un homme porte la main sur une femme, pire sa femme. Ni l’adultère, ni la maîtresse du dehors (sourire), ni un repas servi en retard, ni une dispute. La violence, c’est un délit. Fondons nos familles sur le dialogue, ou recourons au besoin aux procédures légales de divorce. ». L’emploi du « nous » ici supprime la distance avec le public, l’implique aussi et signifie qu’il s’impose lui-même de donner le bon exemple en terme de rejet des VBG, de respect de la femme.
Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
Journaliste culturel
Auditeur en Master Communication et Relations publiques.




Désormais c’est fini au Bénin : il ne sera plus possible de frapper une femme simplement parce qu’elle est allée voir dehors.
Où Talon va-t-il dégoter ces génies en stupidités ?
En plus, il dit : SIMPLEMENT.
J’encourage sa femme a s’ouvrir abondamment aux hommes dehors.
Après le député qui voulait proposer une loi sur l’obligation de se marier avec sa fiancée, voilà un autre abruti.
Où a-t-il vu dans ce pays et à cette époque, des hommes frapper à tout va, les femmes qui s’offrent des amants ?
Avec son zèle, je souhaite qu’on le nomme ambassadeur en Arabie Saoudite pour donner là-bas ses idées lumineuses
Vous laissez couler certains posts, même si ce qu’ils affichent n’a aucun sens. Les posts de « The Atlantean » sont taxés, des fois on ne se donne le moindre effort pour les afficher, car la vérité émane toujours des posts affichés par « The Atlantean » et certains n’aiment pas trop cette crue vérité.
Merci à toute l’équipe de La Nouvelle Tribune
La violence n’est pas acceptée ou admissible dans un foyer. Du moment où l’homme juge son épouse comme un être inférieur, cela réunit les tendances de violence.
Sur le plan « Spirituel » la femme est égale à l’homme. Malheureusement dans notre monde matériel la femme est classée au deuxième rang ce qui est une erreur à corriger.
Il y a un dicton en minah »Chercher la femme d’autrui entraine la mort »
La femme d’autrui est un « Turf » qu’il ne faut jamais s’aventurer dans!
Vraiment une tête de « botchio « pour sortir une telle ânerie 😡😡😡 n’y a t’il pas de sujets plus important au Benin ?
Ce Jo Balard avec sa tête de pleine lune nage en plein délire.
Il cherche à couvrir ses nombreuses maitresses avec qui il commet l’adul.tère.
Noter que ce certains individus qui poussent le vice à l’extrême, c’est uniquement les femmes d’autrui qui les intéressent…et c’est un fait très populaire en milieu Mahi pour ce qui connaissent bien les gens de Savalou.
Des frères qui font tout pour coucher avec les femmes de leurs propres frères et cousins….le levirat étant aussi une pratique très répandue chez eux.
Juste un constat, je n’insulte pas les savalois…je souligne simplement la réalité de leur monde.
Sachez que c’est à cause de ce vice très répandu en milieu Mahi que c’est surtout dans cette ethnie que les hommes s’adonnent souvent à la pratique qui consiste à mettre des gris-gris sur leurs femmes afin de tuer, rendre impuissant ou entraîner une hernie inguinale chez toute personne qui coucherait avec elles.
Coucher avec les femmes mariées est une marque de fierté chez eux.
A travers Conrad Gbaguidi ; tu fais le procès des Mahi . Lamentable et pathétique. On ne s’en prend pas à tout un pan d’une culture et d’une entité.
Honte à toi .
Cherchez l’erreur
Ce Conrad Guaguidi vient d’où ??? Qui a proposé ce garçon au président Talon pour le mettre à la tête du CES ??? Non seulement c’est un agité ; il se présente mal dans ses accoutrements vestimentaires. Pire ; il tient des discours et propos alambiqués souvent dans des domaines qui ne relèvent pas de ses attributions. Heureusement que son passage au CES est une transition d’un an. Il insupporte plus d’un. C’est véritablement un flop dans les nominations du président. On me dit qu’il vient de la diaspora de France . Vraiment !!! Celui qui l’a aiguillé vers le président s’est trompé sur sa personne.
Cherchez l’erreur
On parle ici..des gens qui ont des femmes..et des attributs
Tu n en a pas..les deux
Alors de quoi te mêles tu
Oui… frapper une femme.. pour ça..on est tous d accord
Mais que propose t il pour réparer le tort causé au mari cocufier.. comme c est le cas de paysan.. ronsard.monwe..et Paul ahehenou 😂