Le système de drones Watchkeeper WK450 Mk1, utilisé par l’armée britannique depuis plus d’une décennie, serait en passe d’être retiré du service plus tôt que prévu. En novembre dernier, le secrétaire à la Défense, John Healey, a indiqué que ce retrait anticipé visait à faire des économies. À cette date, 11 drones seulement sur les 54 acquis en 2010 auprès de Thales UK étaient encore opérationnels.
Conçu à partir du drone israélien Hermes 450, le Watchkeeper avait été pensé pour des missions de renseignement, surveillance, acquisition d’objectifs et reconnaissance (ISTAR). Il dispose d’un radar à synthèse d’ouverture bimode, d’un système de détection de cibles au sol, d’une autonomie de 16 heures et peut opérer jusqu’à 15 000 pieds d’altitude.
CORVUS : une consultation pour préparer la suite
Dans cette perspective, le ministère britannique de la Défense (MoD) a lancé en avril un appel à l’industrie dans le cadre du programme CORVUS informe Opex360. L’objectif est d’identifier une plateforme susceptible d’assurer une recherche tactique terrestre en profondeur (Land Tactical Deep Find) au niveau d’une division ou d’un corps d’armée.
Parmi les capacités attendues figurent une autonomie de 24 heures, une capacité à fonctionner dans des espaces aériens contestés ou dans des environnements privés de signaux satellites, et la possibilité de partager rapidement des informations au sein d’une coalition, avec une faible latence.
Un contexte opérationnel influencé par la guerre en Ukraine
Les caractéristiques techniques souhaitées pour CORVUS s’inscrivent dans un contexte où les usages des drones tactiques sont réévalués. Le Royal United Services Institute (RUSI) souligne que les retours d’expérience du conflit en Ukraine ont montré les limites de certains modèles face aux défenses adverses, notamment les TB-2 Bayraktar, devenus moins visibles dans les récits opérationnels récents.
Selon le RUSI, un prix unitaire d’environ 200 000 dollars représente aujourd’hui un seuil attractif pour les drones destinés à des missions ISR (intelligence, surveillance, reconnaissance). Toutefois, un prix plus bas peut impliquer des concessions en termes de capacités. Le MoD, de son côté, semble viser une solution moins coûteuse que le Watchkeeper, tout en maintenant un certain niveau de performance.
D’autres options étudiées pour renforcer l’ISR
En complément d’un nouveau drone, le RUSI évoque d’autres vecteurs potentiels de renseignement. Le recours à des satellites en orbite terrestre basse, des ballons stratosphériques ou des aérostats captifs pourrait offrir des alternatives ou des renforts aux moyens existants, notamment pour des missions de longue durée ou dans des zones sensibles.
