Fortunes en Afrique : entre essor continental et contrastes nationaux

Le dernier Africa Wealth Report 2025 met en évidence une progression notable des grandes fortunes sur le continent, mais avec des dynamiques très différentes selon les pays. Alors que certains connaissent un véritable essor, d’autres voient leur élite économique reculer. Ces évolutions révèlent des tendances profondes qui redessinent la carte de la richesse africaine.

Une croissance continentale portée par de nouveaux pôles

Selon les données publiées par Henley & Partners en partenariat avec New World Wealth, l’Afrique dans son ensemble enregistre une augmentation du nombre de millionnaires au cours de la dernière décennie. Le continent compte désormais plus de 150 000 individus disposant d’un patrimoine supérieur à un million de dollars, une progression qui s’explique par la diversification des économies, la montée des investissements étrangers et l’émergence de nouvelles industries, notamment dans la technologie et les services financiers.

L’Afrique du Sud reste le pays qui concentre le plus grand nombre de fortunes, malgré une légère érosion due aux tensions politiques et aux difficultés énergétiques. L’Égypte s’affirme comme un autre centre majeur, avec une élite financière en expansion, notamment dans les secteurs immobilier et industriel. Le Nigeria, malgré ses défis liés à la volatilité monétaire et à la sécurité, demeure un pôle incontournable de richesse grâce à ses ressources énergétiques et à son marché intérieur.

D’autres pays, comme le Kenya ou la Tanzanie, voient également émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs, soutenue par l’essor de la tech et le développement d’infrastructures. Ces tendances illustrent la montée en puissance de centres de richesse au-delà des foyers traditionnels. Des analyses plus détaillées sont disponibles dans plusieurs publications spécialisées.

Entre progression marocaine et recul algérien, un Maghreb contrasté

Le rapport souligne aussi les évolutions contrastées au Maghreb. Le Maroc affiche une progression de 40 % du nombre de millionnaires sur dix ans, atteignant environ 7 500 individus fortunés. Cette croissance est particulièrement marquée à Marrakech, où l’augmentation atteint 67 %, faisant de la ville un pôle régional dynamique. La diversification économique, le tourisme et l’attractivité des zones franches expliquent en grande partie cette trajectoire ascendante.

À l’inverse, l’Algérie a perdu 23 % de ses millionnaires au cours de la même période. Le recul est attribué à une dépendance prolongée aux hydrocarbures, à un climat économique incertain et à un environnement des affaires parfois jugé contraignant. Ce contraste illustre les différences de stratégie économique et de stabilité entre les deux pays voisins.

Cette évolution met en évidence que, si le continent dans son ensemble progresse, toutes les économies ne suivent pas la même trajectoire. Les pays qui parviennent à diversifier leurs sources de revenus et à attirer les capitaux étrangers s’imposent comme les nouveaux hubs de richesse, tandis que d’autres peinent à retenir leurs élites financières.

La photographie des fortunes en Afrique révèle ainsi un double visage : un continent globalement en croissance, avec des perspectives favorables à moyen terme, mais marqué par des disparités nationales fortes. L’avenir dépendra de la capacité de chaque pays à stabiliser son environnement économique, à encourager l’innovation et à créer les conditions propices à la prospérité.

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