Près de quarante figures publiques françaises, algériennes et franco-algériennes ont publié sur Mediapart un message adressé à Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, soulignant l’urgence de restaurer un dialogue serein. L’objectif central est d’éviter l’aggravation des tensions bilatérales et de rétablir une coopération durable.
Nécessité d’une action politique claire
Les signataires rappellent que les dirigeants disposent des moyens pour sortir de l’impasse actuelle et établir une relation constructive. Ils insistent sur l’importance de dépasser les calculs ponctuels ou les positions symboliques afin de favoriser un cadre fondé sur la confiance mutuelle. Selon eux, il serait pertinent de retrouver un esprit de compromis similaire à celui ayant permis de résoudre des conflits politiques majeurs par le passé.
L’initiative met également en avant que l’opinion publique suit de près ces enjeux et que la société civile attend des mesures tangibles pour prévenir de nouvelles crispations.
Facteurs aggravants et tensions culturelles
Plusieurs incidents récents ont accentué les frictions entre la France et l’Algérie. La publication de Le Point a repris d’anciennes images sur la Kabylie datant de la période coloniale, ravivant des sensibilités historiques et culturelles. Noëlle Lenoir, ancienne ministre et présidente du comité de soutien à Boualem Sansal, a tenu des propos qualifiés de racistes, accusant « des millions d’Algériens » de comportements violents dans le métro, ce qui a provoqué indignation et réactions médiatiques.
Parallèlement, certains articles de la presse algérienne ont ciblé le centre culturel français, l’accusant d’être un « nid d’espions » et laissant entendre que les autorités pourraient envisager sa fermeture. Ces frictions se cumulent avec les différends autour des valises diplomatiques, dont les propositions avancées par le Quai d’Orsay n’ont pas trouvé l’aval de Alger. L’ensemble de ces événements a renforcé un climat de défiance et de tension entre les deux pays.
La lettre ouverte publiée sur Mediapart montre le souhait de la société civile et des acteurs culturels de voir ces frictions dépassées par un dialogue apaisé. Chaque décision politique continue d’être scrutée, rappelant que les relations entre la France et l’Algérie demeurent un enjeu stratégique dans la région.



