Le Niger annonce la mort de Bakoura, chef de Boko Haram

L’armée nigérienne a affirmé avoir éliminé Ibrahim Mahamadou, dit Bakoura, chef du groupe Boko Haram, lors d’une frappe aérienne le 15 août 2025 dans la région du lac Tchad. Cet homme, âgé d’une quarantaine d’années, était l’un des plus recherchés de la région pour son rôle central dans les violences menées par l’organisation jihadiste depuis plus d’une décennie.


Boko Haram, une décennie de violences dans le bassin du lac Tchad

Depuis sa création au début des années 2000, Boko Haram a multiplié les exactions dans le nord du Nigeria et les pays voisins. Enlèvements massifs, attentats suicides contre des marchés, des lieux de culte ou encore des rassemblements civils : le groupe s’est imposé comme l’une des organisations armées les plus meurtrières du continent. L’enlèvement de plus de 270 lycéennes à Chibok en 2014 a marqué les esprits à l’international, révélant au grand public l’ampleur de ses méthodes.

Au fil des années, le groupe a étendu son champ d’action au Niger, au Cameroun et au Tchad, contraignant ces pays à intensifier leur coopération militaire. L’apparition de factions rivales, notamment après la mort du chef Aboubacar Shekau en 2021, a accentué les rivalités internes, mais n’a pas mis fin aux attaques meurtrières. Ibrahim Mahamadou, surnommé Bakoura, avait alors pris la direction d’une branche du mouvement, s’illustrant par de nouvelles opérations violentes, dont l’enlèvement de plus de 300 élèves à Kuriga en mars 2024.


Une opération ciblée de l’armée nigérienne

Le 15 août 2025, l’armée du Niger a mené une opération aérienne qualifiée de « chirurgicale » sur l’île de Shilawa, dans la région du lac Tchad. Selon le communiqué officiel, trois frappes successives ont visé le campement où se trouvait Bakoura. Les autorités affirment qu’il a été neutralisé lors de cette intervention, résultat de plusieurs jours de renseignement et de préparation militaire.

Cette opération survient dans un contexte où Niamey tente de renforcer sa lutte contre les groupes armés qui opèrent dans la zone frontalière. Les autorités nigériennes estiment que l’élimination de Bakoura pourrait affaiblir temporairement Boko Haram, sans pour autant signifier la fin des menaces. Les organisations régionales restent vigilantes, rappelant que l’ancrage du groupe dans le bassin du lac Tchad demeure profond.

La mort annoncée d’Ibrahim Mahamadou, alias Bakoura, illustre la persistance des efforts militaires du Niger et de ses voisins pour contenir une insurrection qui a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes dans la région.

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