Maghreb : une note financière passe de « négative » à « stable »

Pendant plus d’une décennie, la Tunisie a traversé de fortes turbulences économiques. Entre instabilité politique, endettement croissant et pressions sociales, le pays a souvent été pointé comme l’un des maillons fragiles du Maghreb. Alors que ses voisins marocain et algérien ont pu compter sur des atouts structurels (l’ouverture commerciale et industrielle pour Rabat, les revenus énergétiques pour Alger) Tunis s’est retrouvée dans une situation plus complexe, dépendant largement de secteurs vulnérables comme le tourisme et les transferts des expatriés.

Une amélioration saluée par les agences

Malgré ces difficultés, certains indicateurs montrent aujourd’hui une amélioration. Selon le média La Presse, l’agence japonaise de notation Rating and Investment Information (R&I) vient de relever la perspective de la note souveraine de la Tunisie, passée de négative à stable. Ce changement, bien que prudent, traduit un regain de confiance. L’agence souligne que l’économie est « en voie de redressement ».

Les raisons avancées sont multiples. Le déficit courant s’est réduit, les réserves en devises étrangères ont progressé et la pression sur la liquidité s’est atténuée. R&I note aussi une amélioration de la discipline budgétaire, avec une baisse du déficit en proportion du produit intérieur brut. De plus, la dette publique, bien qu’encore élevée, montre des signes de stabilisation.

L’agence anticipe pour 2025 une croissance économique située entre 1 % et 2 %. Ce rythme reste en deçà du potentiel du pays mais marque un contraste avec les années récentes, où la Tunisie oscillait entre stagnation et récession. Dans une région où le Maroc enregistre des performances autour de 3 à 4 % grâce à ses investissements dans l’agriculture moderne et l’automobile, et où l’Algérie bénéficie d’une rente énergétique fluctuante, la Tunisie cherche sa propre voie, moins spectaculaire mais plus résiliente.

Le rehaussement de la perspective souveraine n’efface pas les défis structurels : chômage des jeunes, faible productivité industrielle, dépendance aux importations. Mais il envoie un message encourageant aux investisseurs et aux partenaires internationaux. Dans un environnement régional incertain, la Tunisie montre qu’un redressement progressif est possible, à condition de poursuivre les réformes et d’assurer la stabilité politique.

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