Nucléaire : le Kremlin met en garde après une décision de Trump

Le Kremlin a exprimé ce lundi 4 août son inquiétude face à la tournure que prennent les échanges autour de l’arme nucléaire entre la Russie et les États-Unis, après l’annonce faite vendredi par le président Donald Trump du déploiement de deux sous-marins américains à capacité nucléaire. Une décision motivée par une réaction directe aux propos de l’ancien président russe Dmitri Medvedev, régulièrement accusé de radicaliser le discours du pouvoir russe depuis le début du conflit en Ukraine.

« Une grande prudence doit être observée dans les déclarations liées au nucléaire », a insisté Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, lors d’un point presse. Selon lui, les sous-marins en question font déjà partie de la flotte américaine et sont déployés en permanence. Le Kremlin, tout en minimisant la portée concrète de cette annonce, se refuse à alimenter une escalade verbale sur un sujet aussi sensible.

Une surenchère diplomatique aux accents militaires

La réaction du président Trump intervient dans un contexte de crispation renouvelée. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump s’était initialement montré plus souple envers Vladimir Poutine, misant sur une reprise du dialogue stratégique. Mais les dernières semaines ont marqué un tournant. Face à l’enlisement du conflit ukrainien et aux discours offensifs tenus notamment par Medvedev sur les réseaux sociaux, le président américain a fait évoluer son ton, allant jusqu’à menacer Moscou de nouvelles sanctions économiques si l’offensive en Ukraine ne cessait pas.

Le déploiement des sous-marins, bien que principalement symbolique, vise ainsi à adresser un message clair : les États-Unis ne resteront pas passifs face aux menaces perçues comme une montée en puissance de la rhétorique nucléaire russe. Ce geste s’inscrit dans une série d’avertissements diplomatiques adressés par Washington depuis le début de l’année.

Le rôle de Dmitri Medvedev

Devenu l’une des figures les plus virulentes de l’appareil d’État russe sur les questions de politique étrangère, Dmitri Medvedev ne cesse de tenir des propos qui suscite l’indignation au delà des frontières de la Fédération de Russie. Depuis 2022, ses interventions répétées sur la dissuasion nucléaire et les rapports de force avec l’Occident suscitent de vives réactions, à l’étranger.

Sous sa présidence, entre 2008 et 2012, Medvedev apparaissait comme réformiste. Désormais vice-président du Conseil de sécurité russe, Medvedev s’est imposé comme une voix influente dans la ligne dure du Kremlin. Ses déclarations récentes évoquant ouvertement l’usage d’armes stratégiques en cas d’escalade militaire ont contribué à raviver les inquiétudes internationales.

Une inquiétude globale autour du nucléaire tactique

Le retour des tensions nucléaires dans le débat géopolitique international s’inscrit dans un contexte plus large de remise en question des équilibres de la dissuasion stratégique. Plusieurs experts s’alarment de la multiplication des signaux d’alerte, allant du déploiement de nouveaux vecteurs d’armement à la suspension de traités bilatéraux, tels que le New START.

1 réflexion au sujet de « Nucléaire : le Kremlin met en garde après une décision de Trump »

  1. Le ballet est parfaitement rôdé, Medvedev asticote les mous du bocal et, en comparaison, Poutine apparait comme un modèle de maîtrise, de patience et de retenue.

    La saynète montre à quel point Trump est incapable de gérer des problèmes géostratégiques basiques. Si à chaque fois qu’on « lui manque de respect » il envoie deux sous-marin nucléaires, il n’y aura bientôt plus de place pour les sardines.

    Trump a, encore, raté l’occasion de montrer qu’il était à la hauteur de la situation.

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