En Russie, une nouvelle loi entre en vigueur le 1er septembre 2025, autorisant l’imposition d’amendes aux personnes consultant sur internet des contenus considérés comme « extrémistes » par les autorités. Ce texte, signé par le président Vladimir Poutine le 31 juillet, élargit le cadre juridique existant encadrant l’usage du numérique dans le pays.
Des contenus encadrés par une liste officielle
La mesure s’appuie sur une base de données publique du ministère de la Justice, qui référence près de 5 500 contenus qualifiés d’extrémistes. Ces contenus incluent des documents en lien avec des organisations considérées comme terroristes, des vidéos, des images, ainsi que certains mèmes. La liste comprend également des entités interdites en Russie, comme l’organisation fondée par l’opposant décédé Alexeï Navalny, ou encore le mouvement international LGBT. Les sanctions financières prévues s’élèveront entre 32 et 54 euros. La loi ne précise toutefois pas les modalités concrètes de cette démonstration d’intention.
Des réactions partagées au sein du Parlement
Lors de son adoption, le texte a suscité des réserves, y compris parmi des députés généralement favorables aux initiatives gouvernementales. Environ soixante parlementaires ont exprimé leur opposition, soulignant l’absence de garanties suffisantes pour éviter d’éventuelles interprétations extensives de la loi.
Ce débat souligne les tensions autour de la régulation de l’internet dans le pays. Les autorités affirment vouloir encadrer l’accès à certains contenus pour des raisons de sécurité, tandis que certains observateurs évoquent des risques liés à la définition large et évolutive de la notion d’« extrémisme ».
Encadrement renforcé de l’usage des VPN
En plus des sanctions visant la consultation de contenus, la loi interdit également de faire la promotion des VPN, ces outils permettant de contourner les restrictions d’accès à certains sites web. Cette interdiction s’inscrit dans un ensemble de mesures visant à réguler plus strictement l’usage des technologies de contournement de la censure.
Les VPN sont utilisés de manière répandue en Russie, notamment pour accéder à des services en ligne ou des médias internationaux restreints sur le territoire national. La nouvelle loi ajoute une limite supplémentaire à leur usage, sans pour autant interdire formellement leur possession ou leur utilisation privée.
Un cadre juridique en évolution
Depuis plusieurs années, les autorités russes mettent en place une série de lois visant à encadrer l’activité en ligne, qu’il s’agisse de la modération des contenus, de la localisation des données ou de l’accès aux plateformes étrangères. Le texte entré en vigueur en septembre s’inscrit dans cette logique de renforcement des règles encadrant l’espace numérique.



