Éliminés en demi-finale par la Côte d’Ivoire lors de la précédente édition disputée au Rwanda, les Lions du Sénégal n’ont pas oublié ce goût amer. Cette année, sous la houlette de DeSagana Diop, ils visent plus haut : atteindre la finale et, pourquoi pas, décrocher le titre. Mais pour franchir ce cap, il faudra d’abord se mesurer à un adversaire redoutable, le Nigéria, qui s’avance comme l’un des grands favoris de l’AfroBasket 2025. Ce duel a tout d’une affiche de prestige, où l’histoire et l’ambition se croisent pour écrire un nouveau chapitre.
Le Nigéria, muraille à franchir
En face, les D’Tigers ont déroulé sans trembler durant la phase de groupes. Leur parcours impeccable témoigne d’une régularité impressionnante et d’une expérience collective qui pèse lourd dans ce type de rendez-vous. Ils disposent d’un effectif homogène, capable de maintenir une intensité élevée du premier au dernier quart-temps.
Leur force réside dans la fluidité de leur attaque et leur capacité à étouffer les temps faibles adverses, un peu comme une marée qui finit toujours par recouvrir le rivage. C’est cette maîtrise qui fait du Nigéria l’équipe annoncée comme favorite dans ce quart de finale.
Les Lions, entre fougue et discipline
Pour les Sénégalais, la qualification face au Soudan du Sud (78-65) a mis en lumière un visage conquérant. Portés par un Brancou Badio incandescent, auteur de 31 points, les Lions ont su s’appuyer sur une défense solide et un jeu rapide pour prendre l’ascendant. Jean-Jacques Boissy et Ibrahima Faye ont également apporté une contribution précieuse, confirmant la diversité des options offensives. Plus encore, le collectif sénégalais a montré une capacité à tenir bon quand la pression s’accentue. Le dernier quart-temps contre les Sud-Soudanais en est l’illustration : malgré le retour adverse, les Lions ont su garder la main grâce à leur puissance dans la raquette et à des contres décisifs.
Leur force réside aujourd’hui dans deux leviers essentiels : une domination au rebond qui offre de multiples secondes chances, et une intensité défensive capable de gêner les meilleures attaques. Comme un boxeur qui encaisse sans plier, le Sénégal a appris à gérer les coups durs tout en cherchant la faille pour riposter. Mais contre le Nigéria, il faudra davantage que de la résilience. La gestion des moments critiques sera capitale : chaque perte de balle ou tir forcé pourrait se payer cash.
Un quart de finale aux allures de finale
Ce rendez-vous entre Lions et D’Tigers n’est pas seulement un match de quart. Il incarne l’opposition de deux écoles : l’une, forgée dans l’expérience et la constance, l’autre, nourrie d’audace et de jeunesse brûlante. Pour le Sénégal, une victoire demain mercredi 20 août à Luanda signifierait plus qu’un simple passage en demi-finale : ce serait une preuve de maturité, une manière de dire que cette génération a franchi un cap.
À la veille de cette confrontation, le Nigéria conserve le statut de favori, mais le Sénégal sait qu’il n’a rien à perdre et beaucoup à gagner. Dans un tournoi où chaque possession peut basculer une rencontre, l’issue reste incertaine. Ce quart de finale pourrait bien marquer un tournant décisif dans l’histoire récente du basket sénégalais, et offrir aux supporters un spectacle digne des plus grandes joutes africaines.


