Sénégal : Débordements annoncés des Fleuves Gambie et Sénégal

En juin dernier, le président du conseil départemental de Bakel tirait déjà la sonnette d’alarme sur la vulnérabilité de sa commune. Sans digue protectrice et exposée à une pluviométrie annoncée comme supérieure à celle de 2024, il alertait sur un risque imminent. Aujourd’hui, les prévisions se confirment : les pluies s’intensifient et les niveaux des fleuves atteignent des seuils critiques.

Des cotes proches du danger

Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement fait état d’une montée rapide des eaux. Sur le fleuve Gambie, à Kédougou, le niveau est passé de 3,95 m à 6,40 m en seulement vingt-quatre heures, à quelques centimètres de la cote d’alerte fixée à 7 m.

Le fleuve Sénégal connaît également une progression notable : à Bakel, le niveau est passé de 8,09 m à 8,29 m sur une cote critique de 10 m, tandis qu’à Matam il est monté de 6,43 m à 6,77 m, avec un seuil d’alerte à 8 m. Ces chiffres confirment une tendance inquiétante alors que de nouvelles pluies sont annoncées.

Villages coupés et prévisions alarmantes

À Bakel, où de nombreux sinistrés vivent encore sous tentes depuis les dernières inondations, la situation se dégrade. Le président du conseil départemental rapporte que deux villages sont désormais isolés, faute de routes praticables. Sur les ondes de Sud FM, il a lancé un appel pressant à l’État pour que des mesures d’urgence soient activées avant que les débordements ne provoquent des dégâts irréversibles.

L’Anacim prévoit de nouveaux épisodes pluvieux intenses entre le 18 et le 22 août. Ces prévisions accentuent les craintes d’une crue comparable, voire supérieure, à celle de 2024 qui avait déjà provoqué des milliers de déplacés et dévasté des terres agricoles dans la vallée. Dans ce contexte, l’urgence n’est plus seulement de surveiller les niveaux d’eau, mais d’organiser une réponse adaptée afin de protéger les populations et d’éviter une nouvelle catastrophe humanitaire.

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