Ce jeudi matin, les Lions du basketball sénégalais ont reçu le drapeau national des mains du ministre des Infrastructures et des Transports terrestres, un geste fort à la veille de leur envol pour l’AfroBasket 2025. Ce passage de flambeau républicain s’est tenu dans une ambiance solennelle, rappelant à chaque joueur que porter les couleurs du Sénégal n’est pas qu’un engagement sportif, mais un devoir de représentation collective.
Le geste n’est pas anodin. Il intervient alors que l’équipe prépare un tournoi décisif prévu du 12 au 24 août en Angola, dans un groupe D relevé avec l’Égypte, le Mali et l’Ouganda. Si le drapeau est un tissu, il incarne aujourd’hui l’attente de tout un peuple lassé d’attendre un sacre continental qui échappe au Sénégal depuis 1997, date de leur dernier titre à l’AfroBasket.
Une équipe ambitieuse portée par une jeunesse affûtée
Le groupe convoqué cette année est porté par une génération ambitieuse et résolument tournée vers la conquête. Composée de jeunes talents affirmés comme Brancou Badio et Babacar Sané, cette sélection arrive en Angola sur une dynamique solide, avec une qualification parfaite : six victoires en autant de rencontres. Parmi les plus marquantes, un écrasant succès face au Gabon (101-58) et une victoire au mental contre le Cameroun (87-83), grâce à une prestation étincelante du meneur de Palencia, auteur de 31 points dans ce match clé.
Si le groupe ne compte pas de superstar au palmarès NBA, son homogénéité, sa discipline tactique et sa capacité à accélérer dans les moments critiques font de lui un adversaire redouté. Face à des nations comme l’Égypte, solide outsider, ou le Mali, réputé pour son intensité physique, les Lions devront faire preuve de sang-froid et d’unité. L’équipe n’a plus le luxe de viser la demi-finale comme un aboutissement ; seule la victoire pourra valider le travail de reconstruction engagé depuis plusieurs années.
1997 en mémoire, 2025 en ligne de mire
Le souvenir du dernier titre africain est encore vivace dans les mémoires sportives. Cette année-là, le Sénégal régnait sur l’Afrique, et chaque génération de basketteurs qui a suivi a porté le poids de cet héritage. Mais depuis, les épopées sénégalaises se sont souvent arrêtées au seuil de la gloire, comme en 2013 ou 2017. L’édition 2025 se présente ainsi comme une chance de faire basculer l’histoire, dans un contexte de renouveau tactique et de stabilité dans la gouvernance sportive.
Au moment où le ministre tendait l’étendard national à l’équipe, c’est tout un pays qui projetait ses espoirs dans ce geste. Les Lions n’iront pas seulement disputer un tournoi en Angola : ils vont se confronter à des décennies d’attente, à des regrets encore vivaces, mais surtout à une opportunité de faire renaître la fierté. « Faites honneur à ce drapeau », leur a glissé le représentant de l’État. Reste à écrire les lignes d’un parcours qu’on espère cette fois historique.


