Après près de onze mois de détention, Lat Diop, ancien Directeur général de la Loterie nationale du Sénégal (LONASE), obtient enfin une liberté provisoire. Arrêté le 26 septembre 2024 pour détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et extorsion de fonds, dans un dossier évalué à plus de 8 milliards de francs CFA, il avait vu ses précédentes demandes rejetées. Cette fois, la Chambre d’accusation financière a ordonné la mainlevée de son mandat de dépôt et son assignation à résidence, avec surveillance électronique, à son domicile situé aux Maristes, Fort B, Villa n°54.
Selon l’ordonnance, cette libération provisoire est encadrée par six conditions strictes, dont l’interdiction de quitter le territoire sans autorisation et l’obligation de se présenter régulièrement aux autorités compétentes. L’état de santé de l’ex-patron de la LONASE et d’autres éléments favorables ont été déterminants dans cette décision.
Le pourvoi en cassation ne bloque pas la sortie
Alors qu’en première instance le parquet général avait introduit un pourvoi en cassation, celui-ci n’a pas empêché l’application immédiate de la mesure de liberté provisoire, contrairement aux précédentes étapes du dossier. Lat Diop a ainsi pu quitter sa cellule pour regagner son domicile, désormais placé sous contrôle électronique. Il reste présumé innocent jusqu’à la fin du procès, et cette liberté ne préjuge pas de l’issue de l’affaire.
Pour le parquet, ce pourvoi vise à contester les fondements juridiques de la décision, notamment l’argument sanitaire et les garanties de représentation. Mais en attendant que la Cour de cassation tranche, l’ancien dirigeant retrouve un cadre de vie moins contraignant, même si ses déplacements restent limités.
Une affaire toujours sensible
L’affaire Lat Diop continue de susciter un vif intérêt, tant pour ses enjeux financiers que pour ses répercussions politiques. Ancien haut responsable proche de certains cercles influents, il a dirigé la LONASE durant une période d’expansion, mais aussi de soupçons persistants sur la gestion des fonds publics. Le procès à venir déterminera si les accusations se traduiront par une condamnation ou si elles seront écartées.
En attendant, cette liberté provisoire marque un tournant pour l’accusé, mais elle n’efface pas la lourde charge qui pèse encore sur ses épaules. Les prochaines étapes judiciaires seront scrutées de près, car elles pourraient sceller définitivement l’avenir de l’un des dossiers financiers les plus médiatisés du pays.



