Sénégal : Mesures préventives face à une crue imminente

L’alerte est sérieuse et réveille de douloureux souvenirs. Alors que l’Anacim prévoit de fortes pluies entre le 18 et le 22 août, la vallée du fleuve Sénégal retient son souffle. Les habitants n’ont pas oublié la crue de 2024, qui avait contraint des milliers de personnes à abandonner leurs maisons et inondé des hectares de terres cultivées. Cette mémoire encore vive rend les prévisions actuelles particulièrement inquiétantes : les sols saturés et les précipitations annoncées pourraient créer un scénario encore plus éprouvant que celui de l’année dernière.

Mobilisation administrative et appel à la vigilance

Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement observe de près l’évolution du fleuve. Aux stations de Bakel et Matam, les niveaux ont grimpé respectivement à 9,21 mètres et 7,26 mètres. Ces chiffres laissent moins d’un mètre avant d’atteindre la cote d’alerte officielle. Les spécialistes soulignent même que les débordements pourraient survenir dans les parties basses avant ce seuil. Cette situation rend la surveillance quotidienne indispensable et justifie les mesures urgentes enclenchées par les autorités.

Dans son communiqué du 17 août, le ministère a balayé les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux au sujet de prétendus problèmes techniques dans les barrages en amont. « Ces informations sont fausses », rappelle l’administration, tout en insistant sur la réalité des menaces actuelles. Les habitants des communes situées à proximité immédiate du fleuve, notamment celles déjà touchées l’an dernier, sont invités à protéger leurs biens et à se préparer à d’éventuelles évacuations. Les gouverneurs, préfets et services techniques de l’État sont déjà mobilisés pour mettre en place les dispositifs préventifs et garantir une assistance rapide en cas d’urgence.

Une phase préventive décisive

Le mot d’ordre est clair : anticiper plutôt que réparer. Les autorités multiplient les actions de sensibilisation et se préparent à déployer des moyens d’assistance aux populations riveraines. Cette phase est cruciale, car chaque heure gagnée avant un débordement permet de réduire le nombre de familles affectées et de limiter les pertes matérielles. La situation actuelle illustre bien la fragilité des zones habitées autour des cours d’eau : un équilibre précaire où quelques centimètres supplémentaires d’eau peuvent bouleverser des vies entières.

Alors que les jours à venir s’annoncent décisifs, l’État tente de combiner vigilance technique et mobilisation humaine. Si les pluies prévues par l’Anacim se confirment, la vallée devra affronter une nouvelle épreuve. Les habitants, eux, espèrent que les précautions actuelles permettront d’éviter le pire et que la crue de 2025 ne viendra pas rallonger la liste déjà lourde des désastres hydrologiques de la région.

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