Le scrutin ayant porté Abdoulaye Fall à la présidence de la Fédération sénégalaise de football (FSF), succédant à Augustin Senghor, est désormais entaché par des soupçons de pratiques douteuses. Dans la nuit précédant le second tour, Mady Touré, patron de Génération Foot et deuxième au premier tour, a surpris en annonçant son retrait, dénonçant des manœuvres de corruption. Selon lui, les conditions de cette élection ont franchi une ligne rouge jamais observée lors de ses précédentes candidatures.
Dans ses déclarations, il affirme avoir constaté des comportements incompatibles avec l’éthique sportive, évoquant notamment des promesses et avantages financiers offerts à des électeurs. Une atmosphère où la loyauté des délégués aurait été monnayée, fragilisant la confiance dans le processus électoral de la fédération.
Des allégations documentées et des témoignages troublants
Les accusations ne proviennent pas uniquement des acteurs du scrutin. Sur ses canaux de diffusion, le journaliste Romain Molina a publié une vidéo mentionnant un épisode marquant : une transaction de 100 000 FCFA qui se serait déroulée sur le parking du CICAD. Il avance également que de nombreux délégués régionaux auraient été hébergés dans un hôtel de Saly aux frais du camp Fall, un geste interprété par certains comme un moyen d’influencer leur vote.
Ces éléments alimentent une perception d’élection biaisée et soulèvent des questions sur la neutralité de l’organisation. Selon plusieurs observateurs présents, l’ambiance du scrutin oscillait entre improvisation logistique et stratégies souterraines visant à verrouiller les résultats.
Un enjeu sportif éclipsé par les polémiques
Au-delà du prestige et de l’influence que confère la présidence de la FSF, cette élection détermine la vision et la gouvernance du football sénégalais pour les années à venir. Or, la bataille pour ce poste semble avoir été dominée par des tactiques politiques et financières, reléguant au second plan les projets pour le développement du sport.
Si les accusations portées par Mady Touré et relayées par des sources médiatiques s’avéraient fondées, elles pourraient marquer un tournant dans la manière dont les instances sportives sont contrôlées et surveillées au Sénégal. Pour l’heure, aucune instance indépendante n’a officiellement annoncé une enquête, laissant planer un doute qui fragilise la crédibilité de la fédération et interroge sur la place réelle de l’intégrité dans les plus hautes sphères du football national.



