Dans les établissements nocturnes de Tunisie, une méthode de facturation fait débat : des clients se voient contraints de consommer pour des montants parfois élevés afin d’accéder ou de rester dans certaines boîtes de nuit. Cette stratégie commerciale, perçue comme une contrainte déguisée, suscite de vives réactions, notamment de la part de la députée Fatma Mseddi.
Sur les réseaux sociaux ce 3 août, elle a vivement critiqué ce qu’elle considère comme un mécanisme injuste visant à soutirer de l’argent aux consommateurs sous couvert d’exclusivité ou de standing, selon Visa-Algérie. Elle pointe également le risque de dissuasion pour les visiteurs étrangers, qui pourraient percevoir cette pratique comme un abus ou une forme d’extorsion masquée.
Une initiative parlementaire en préparation
Face à ce qu’elle décrit comme un manque de clarté dans les rapports commerciaux entre établissements et clients, Fatma Mseddi entend proposer une réforme législative. Celle-ci viserait à interdire toute forme de consommation imposée comme condition d’accès, dans une volonté d’assainir les pratiques du secteur de la nuit.
La députée estime que ce modèle alimente un climat de méfiance et nuit à l’image du pays. Selon elle, la Tunisie doit préserver sa réputation de destination ouverte, accueillante et respectueuse des droits du consommateur, surtout dans une situation où le tourisme joue un rôle clé dans l’économie nationale.
Enjeux économiques et image internationale
Pour les exploitants de boîtes de nuit, ces exigences de consommation sont parfois justifiées par le besoin de garantir un certain niveau de rentabilité ou de clientèle. Toutefois, cette logique peut rapidement entrer en tension avec les principes de transparence commerciale et d’équité envers les clients, surtout les non-résidents.
Dans un marché touristique compétitif, où la qualité de l’accueil et la liberté de choix sont devenues des critères différenciateurs, de telles pratiques peuvent nuire à l’attractivité d’une destination. D’autres pays ayant adopté des mécanismes similaires ont été contraints de les revoir après des vagues de critiques.
Vers une meilleure régulation du secteur nocturne ?
L’initiative portée par Fatma Mseddi pourrait bien ouvrir un débat plus large sur la régulation des services de divertissement et des pratiques tarifaires en Tunisie. Si son amendement voit le jour, il marquerait un tournant dans la manière dont les clients, locaux comme étrangers, interagissent avec les établissements nocturnes.
Dans un pays où la relance du tourisme reste un objectif prioritaire, la transparence dans les transactions devient une condition essentielle pour restaurer la confiance et garantir une expérience positive aux visiteurs.



