VIH : un traitement de prévention semestriel arrive en Europe

La Commission européenne a donné son autorisation au lénacapavir, un traitement préventif contre le VIH administré deux fois par an. Cette décision ouvre la voie à une nouvelle stratégie de santé publique dans l’ensemble du continent européen.

Un feu vert pour un médicament inédit

La Commission européenne a validé le 26 août 2025, la commercialisation du lénacapavir, sous le nom de Yeytuo, destiné à la prophylaxie pré-exposition (PrEP) contre le VIH. Cette autorisation s’applique aux 27 États membres de l’Union européenne, ainsi qu’à la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Elle fait suite à l’avis favorable du Comité des médicaments à usage humain de l’Agence européenne des médicaments, rendu en juillet dans le cadre d’une procédure accélérée.

Le traitement se distingue par son administration simple : une injection tous les six mois, ce qui en fait le premier médicament préventif à longue durée d’action approuvé en Europe. Son efficacité a été confirmée lors des essais cliniques, avec des résultats proches de 100 % de protection contre de nouvelles infections. L’étape suivante concernera les négociations de remboursement, qui se feront pays par pays. Des observateurs du secteur pharmaceutique estiment que cette évolution pourrait transformer l’accès à la PrEP sur le continent, un point à suivre dans les prochains mois.

Quarante ans de lutte contre le VIH

Depuis le début des années 1980, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a causé des dizaines de millions de décès à travers le monde. Les traitements antirétroviraux, introduits dans les années 1990, ont permis de prolonger la vie des patients, mais la maladie reste présente dans de nombreuses régions. La prévention par la PrEP orale a déjà contribué à réduire le nombre de nouvelles contaminations, mais son efficacité dépend d’une prise quotidienne régulière, difficile à maintenir pour certains utilisateurs.

Le lénacapavir propose une alternative en simplifiant le suivi médical. Le laboratoire américain Gilead, à l’origine du médicament, prévoit également de faciliter l’accès dans les pays à revenu faible ou intermédiaire grâce à des accords de licences permettant la production de génériques. Jusqu’à deux millions de personnes pourraient bénéficier de cette stratégie de diffusion élargie. Cette perspective est suivie de près par les acteurs internationaux et les associations engagées dans la lutte contre le VIH. Le déploiement du lénacapavir devrait débuter progressivement en Europe dès 2026, au rythme des décisions nationales de remboursement.

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