Pendant des décennies, la fortune de Bill Gates a reposé sur l’empire Microsoft, dont il est le cofondateur. Sa richesse colossale provenait principalement de ses parts dans l’entreprise, mais aussi de placements habilement diversifiés via sa société d’investissement Cascade. Cependant, une grande partie de ce patrimoine a été réorientée au fil du temps vers des œuvres caritatives. Avec la Fondation Bill & Melinda Gates, il a consacré des dizaines de milliards de dollars à la santé mondiale, à l’éducation et à la lutte contre la pauvreté. Ses choix personnels ont aussi eu un impact : son divorce en 2021 a entraîné un partage d’actifs considérable, contribuant à réduire sa position dominante dans le cercle des ultra-riches. Ces décisions, ajoutées aux bouleversements récents dans l’univers technologique et financier, expliquent qu’il ne figure plus parmi les dix Américains les plus fortunés, une première depuis plus de trois décennies.
Un règne qui s’achève discrètement
Autrefois sacré dix-huit fois « homme le plus riche du monde » entre 1994 et 2017, Gates voit aujourd’hui son nom relégué hors du cercle restreint des dix premières fortunes américaines. Selon le dernier palmarès établi par Forbes, il occupe désormais la onzième place aux États-Unis et la treizième à l’échelle mondiale, avec un patrimoine estimé à 108 milliards de dollars. Cette position pourrait paraître enviable pour n’importe qui, mais pour celui qui a incarné pendant près de vingt ans le visage même de la richesse technologique, il s’agit d’un tournant symbolique. Pendant que d’autres, comme Elon Musk ou Mark Zuckerberg, surfent sur les vagues de l’intelligence artificielle et des marchés financiers, Gates s’efface progressivement du podium. C’est un peu comme un champion olympique qui, après avoir accumulé les médailles, choisit de céder la lumière pour devenir entraîneur en coulisses.
Le nouveau visage de la richesse américaine
Cette sortie du top 10 reflète aussi une redistribution des cartes parmi les milliardaires. Larry Ellison, fondateur d’Oracle, a récemment détrôné Elon Musk et s’impose comme l’homme le plus riche de la planète. Derrière lui, des fortunes issues de secteurs en plein essor – notamment l’intelligence artificielle et le commerce en ligne – redessinent la hiérarchie. Gates, lui, incarne une génération de pionniers de l’informatique dont l’influence s’exprime désormais ailleurs : moins dans l’accumulation de chiffres spectaculaires, davantage dans la capacité à transformer ses milliards en projets pour l’humanité. En ce sens, sa sortie du panthéon des très riches ne marque pas un déclin, mais plutôt la confirmation d’un choix : celui de privilégier l’héritage philanthropique à la compétition financière.
Bill Gates n’est plus le symbole de la richesse brute qu’il fut dans les années 1990 et 2000. Son retrait du top 10, après 34 ans d’une présence ininterrompue, témoigne d’une mutation du monde économique où de nouvelles fortunes éclipsent les anciens géants. Mais ce recul apparent est aussi la trace d’une stratégie assumée : transformer sa fortune en levier d’action pour des causes qui dépassent le seul univers des milliardaires. L’histoire retiendra sans doute moins sa chute dans le classement que l’empreinte durable qu’il laisse dans la lutte contre les grands défis de notre époque.




»Après 34 ans, Bill Gates quitte le panthéon des « très riches »… »
Hum! On ne va quand même pas le plaindre.