Les tensions entre Paris et Alger n’ont jamais été aussi vives. Entre contentieux mémoriels et divergences migratoires, chaque incident ravive les tensions. L’arrestation du journaliste Christophe Gleizes ou de l’écrivain Boualem Sansal sont perçues comme une provocation par Paris.
Ces crises successives ont installé un climat de défiance entre les deux pays. L’Algérie accuse la France de condescendante et durcit sa position, tandis que Paris, en proie à des difficultés politiques avec la nomination d’un nouveau Premier ministre, prône le pragmatisme et la fermeté.
La fin d’un privilège diplomatique
En 2013, un accord avait aboli les visas pour les diplomates des deux pays, symbole d’une coopération apaisée sous Hollande et Bouteflika. Douze ans plus tard, l’Algérie enterre ce texte. Désormais, même les officiels devront justifier leurs déplacements. Avec cette décision, la France perd son dernier avantage administratif, et avec lui, l’illusion d’un traitement de faveur.
Une décision qui se jutifie côté Algérien, comme une mesure de réciprocité, Paris ayant elle-même suspendu (et non pas arrêté) ces accords. La France n’est plus un partenaire à part et devient État comme les autres, soumis aux mêmes règles que tous les pays.
L’Algérie tourne la page
Derrière ce coup d’arrêt se dessine une stratégie plus large. L’Algérie diversifie ses alliances, vers la Chine, la Russie ou la Turquie, réduisant délibérément son exposition à Paris. Une situation qui allège encore un peu plus le poids de la France en Afrique, après que Paris ait perdu contact avec bon nombre de ses partenaires (comme le Mali, le Burkina ou le Niger).
Le réchauffement diplomatique opéré avec le Maroc vient quelque peu atténuer ce constat. En effet, depuis la reconnaissance française du plan marocain pour l’autonomie du Sahara Occidental, Paris et Rabat multiplient les échanges. Un plan d’autonomie que l’Algérie, fervent soutien du Polisario, ne soutien absolument pas et qui, pour certains experts, explique la position dure de l’Algérie.




L’algérie et la France doivent aussi enterrer les accords d’Evian et leur addendum l’accord de 1968, pour s’atteler à une refondation d’une véritable ralation d’Etat à Etat, tout à fait rentrant dans les standards de relations normales empreintes d’une distance de considération et d’intérêt réciproque.