Un gendarme de 38 ans, affecté au peloton de surveillance et d’intervention de Wissembourg, s’est suicidé avec son arme de service dans la nuit de jeudi à vendredi. Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes du drame. Selon Actu17, l’événement a provoqué une vive émotion parmi ses collègues et ravive les interrogations sur la prévention du suicide dans les rangs des forces de l’ordre. La question du suivi psychologique des personnels est à nouveau posée par les responsables et les spécialistes de la santé publique.
Un drame révélateur des limites du soutien psychologique
Le décès de ce militaire met en évidence la détresse à laquelle certains gendarmes peuvent être confrontés. Selon Actu17, il a utilisé son arme de service pour mettre fin à ses jours, un facteur souvent cité par les experts comme un élément aggravant dans ce type de situation.
Des représentants des forces de l’ordre estiment que, malgré la mise en place de cellules de soutien et de lignes d’assistance, l’accompagnement psychologique reste inégal et parfois difficile d’accès. Plusieurs associations rappellent que le silence autour de la souffrance psychique demeure un obstacle majeur, empêchant une détection précoce des signes de détresse.
Le ministère de l’Intérieur avait déjà annoncé un renforcement des effectifs de psychologues et la création de nouveaux dispositifs d’accompagnement. Toutefois, des voix s’élèvent pour demander une meilleure évaluation de ces mesures et leur adaptation aux besoins des unités, notamment celles engagées dans des interventions à risque élevé.
Des chiffres persistants qui interrogent
Les données récentes montrent que le phénomène demeure préoccupant. En 2024, 53 membres des forces de l’ordre – dont 26 gendarmes et 27 policiers – se sont suicidés, contre 80 en 2019. La gendarmerie a connu en moyenne près de 20 suicides par an entre 2016 et 2022, avec un pic d’au moins 22 cas en 2022. La mutuelle des forces de sécurité (MGP) indique qu’environ 1 100 policiers se sont donné la mort au cours des 25 dernières années, soit environ 44 décès par an.
L’année 2017 reste un repère marquant, avec sept suicides d’agents des forces de l’ordre survenus en une seule semaine, ce qui avait conduit les autorités à renforcer les dispositifs de soutien et à lancer plusieurs plans de prévention. Malgré ces initiatives, des spécialistes estiment que l’accès aux ressources psychologiques varie selon les territoires et que leur efficacité n’a pas encore été pleinement démontrée.



