Au Cameroun, une séquence inattendue agite la scène politique. Brenda Biya, unique fille du chef de l’État Paul Biya, s’est exprimée sur TikTok pour déclarer qu’elle ne voterait pas pour son père lors de la présidentielle à venir. La vidéo, tournée dans une chambre et rapidement relayée, a circulé largement avant de disparaître du compte officiel de la jeune fille. L’enjeu est sensible : un membre de la famille présidentielle qui prend position contre le dirigeant en place depuis plusieurs décennies. Cette prise de parole soulève des interrogations sur la portée symbolique d’un tel geste.
Un message direct à la jeunesse connectée
L’intervention de Brenda Biya, âgée de 27 ans, a surpris par sa clarté. Elle affirme que le président aurait causé de nombreuses souffrances à la population mais également au sein de sa propre famille. Elle a ainsi invité les électeurs à choisir un autre dirigeant pour tourner la page. « Je ne voterai pas Paul Biya (…) Je suis vraiment désolé que c’est ma chair, mon sang, ou la personne qui est censé être mon père qui fait souffrir toute une nation depuis des années. Malheureusement, il fait souffrir aussi les membres de sa famille. Ne votez pas Paul Biya, pas par rapport à moi, mais parce qu’il a fait souffrir trop de gens. J’espère qu’on aura un autre Président », a martelé Brenda Biya. Ce n’est pas la première fois qu’elle utilise les réseaux sociaux comme tribune, et cette diffusion sur TikTok cible de fait une génération qui n’a jamais connu d’alternance politique. L’ampleur des partages témoigne d’une réception immédiate et d’un intérêt prononcé, renforcé par le fait que la vidéo a disparu alors que Brenda assurait ne pas vouloir la retirer.
Cet épisode s’inscrit dans une tradition récente de prises de parole publiques de Brenda Biya. En 2020, elle avait confié être atteinte d’épilepsie, une révélation inhabituelle dans l’entourage d’un dirigeant où la santé demeure un sujet sensible. Trois ans plus tard, en 2023, elle avait encore retenu l’attention en publiant une photo en couple avec une femme, assumant ainsi son orientation dans un pays où l’homosexualité est criminalisée. Ces déclarations avaient déjà alimenté le débat public et démontré une volonté de bousculer certains tabous. L’épisode actuel prolonge ce schéma : chaque intervention de Brenda Biya semble ajouter une nouvelle dimension au portrait d’une figure médiatique singulière.
Une parole familiale au poids politique
Le fait que la critique émane d’un membre du cercle le plus proche du président donne une résonance particulière à cette séquence. Le régime de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, est souvent accusé par ses opposants de verrouiller l’espace public et de limiter les voix dissidentes. Dans ce cadre, entendre la fille du président inviter les citoyens à ne pas renouveler son mandat équivaut à un signal inattendu.
Le cadre institutionnel camerounais ne limite pas le nombre de mandats présidentiels, après une révision constitutionnelle intervenue en 2008. Cela a permis à Paul Biya de se représenter sans contrainte et d’enchaîner les mandats. La prochaine échéance électorale prévue dans quelques semaines, déjà source de spéculations, se retrouve désormais sous les projecteurs par cette séquence virale qui questionne la relation entre pouvoir et famille.




courage brenda dieu est grand
on sent que brenda est une bonne personne
ce que tout un chacun peut faire cest prier pour brenda que DIEU LA DELIVRE DES LIENS SPIRITUELS
J’ai les larmes aux yeux en regardant cette vidéo, c’est un véritable appel au secours. Peu importe qui est son père, cette fille a besoin d’aide.
J’allais poster : « Je vote qui je veux ! » mais je change pour : « Aidez-la ! »
Merci