Une étude scientifique publiée en septembre 2025 alerte sur la progression des épisodes de sécheresse extrême. Les chercheurs préviennent que plusieurs zones, allant de la Méditerranée à l’Amérique du Nord, pourraient connaître des situations critiques dès les prochaines décennies. Le rapport, diffusé dans la revue Nature Communications, insiste sur l’urgence d’anticiper la gestion de la ressource. L’enjeu central reste la capacité des États et des grandes villes à maintenir un approvisionnement stable malgré le dérèglement climatique.
Des zones exposées à des épisodes critiques
L’étude publiée dans Nature Communications par une équipe internationale de chercheurs montre que des épisodes appelés « Day Zero Drought », c’est-à-dire un tarissement inédit des ressources, pourraient survenir plus tôt que prévu. Selon les résultats, certaines régions méditerranéennes, de larges portions de l’Afrique subsaharienne et des bassins urbains en Amérique du Nord figurent parmi les plus menacés. Les auteurs expliquent que les pressions combinées du changement climatique, de l’urbanisation rapide et de l’exploitation accrue des nappes souterraines réduisent la résilience des territoires concernés. Ces conclusions invitent à comparer la situation actuelle avec les précédentes projections qui tablaient sur des délais plus longs.
Les chercheurs soulignent que la raréfaction ne se limitera pas aux pays déjà touchés par l’aridité. Ils identifient également des risques dans des zones tempérées où la demande en eau ne cesse d’augmenter. Les grandes métropoles, qui concentrent la population et l’activité économique, sont particulièrement vulnérables. Les données scientifiques seront intégrées à de futurs travaux sur l’adaptation des infrastructures et pourraient servir de base à de nouvelles politiques publiques. Plusieurs experts estiment par ailleurs que des coopérations régionales seront nécessaires pour éviter des tensions croissantes autour de cette ressource stratégique.
Des précédents marquants et leurs enseignements
Si l’attention se porte aujourd’hui sur les régions identifiées par cette étude, l’histoire récente montre que des crises hydriques majeures ont déjà frappé des sociétés très diverses. Au début des années 2010, l’Espagne et l’Italie ont connu des sécheresses prolongées entraînant des restrictions d’usage agricole et domestique. En 2018, l’Afrique du Sud a frôlé le « Day Zero » à Le Cap, contraignant les habitants à limiter drastiquement leur consommation quotidienne. Plus récemment, l’ouest des États-Unis a vu le niveau du fleuve Colorado chuter à des seuils historiques, compromettant l’irrigation et l’approvisionnement de plusieurs villes. Ces épisodes, relayés par différents organismes internationaux, illustrent la fragilité des modèles actuels de gestion de l’eau.
Depuis 2010, l’Assemblée générale des Nations unies a reconnu l’accès à l’eau comme un droit fondamental, plaçant les gouvernements face à leurs responsabilités. Les tensions entre besoins agricoles, industriels et domestiques restent vives, tandis que la guerre en Ukraine et d’autres conflits ont déjà montré combien la stabilité des infrastructures de base conditionne la résilience des populations. Les comparaisons entre continents révèlent que, malgré des contextes différents, les pénuries entraînent souvent des répercussions économiques, sociales et sanitaires similaires.
Ces constats renforcent l’importance d’une planification à long terme. Les régions mentionnées par les chercheurs devront adapter leurs réseaux de distribution, diversifier leurs sources et améliorer le suivi scientifique. Les prochaines années diront si ces recommandations se traduiront par des politiques concrètes capables de réduire les risques identifiés.